
Bénir Dieu et être béni par Dieu
Le sujet de cette prédication m’est venu suite à la lecture de la revue réformée de janvier 2014 « Sur la route du pèlerin » de Paulin Bédard.
1 Cantique des degrés.
Voici, bénissez l’Éternel, vous tous, serviteurs de l’Éternel,
Qui vous tenez dans la maison de l’Éternel pendant les nuits !
2 Élevez vos mains vers le sanctuaire, Et bénissez l’Éternel !
3 Que l’Éternel te bénisse de Sion, Lui qui a fait les cieux et la terre !
Le Psaume 134 que nous venons de lire s’insère dans la série des Psaumes 120 à 134, dits des « degrés » ou des montées.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ces psaumes des degrés, mais la majorité des commentateurs s’accorde sur une explication.
A l’occasion des trois grandes fêtes hébraïques que sont la « fête de Pâque » – Pessah – qui commémore la sortie d’Egypte, la « fête de Pentecôte » – chavouot – qui est la fête des prémices de la moisson et la « fête des tentes » – souccot – qui est la fête des récoltes. Et c’est pour fêter ces évènements que les israélites effectuent un pèlerinage à Jérusalem. Au cours de ces pèlerinages, ils chantent les psaumes des degrés, des montées, vers Jérusalem située sur une montagne.
Le Psaume 134, qui est le dernier des cantiques des degrés, est chanté avant de quitter Jérusalem, avant de prendre le chemin du retour. Il est extrêmement court, trois versets. Dans ce psaume, les pèlerins exhortent les serviteurs de l’Eternel, c’est-à-dire, les sacrificateurs et les lévites, qui travaillent dans le Temple jour et nuit.
Il faut se rappeler que DIEU a choisi la tribu de Lévi pour le servir dans le Tabernacle, puis dans le Temple. Seuls les sacrificateurs et les lévites peuvent donc entrer dans le lieu saint. Ils exercent un rôle d’intermédiaire, de médiateur, entre l’Eternel et le peuple. Cela est particulièrement vrai du souverain sacrificateur qui est le seul à entrer une fois par an dans le lieu très saint. Les lévites sont affectés pour le service du Temple (1Ch. 9 et 23). Certains d’entre eux servent Dieu la nuit dans le Temple. Ils gardent l’entrée, s’assurent que les lampes du chandelier restent allumées. D’autres, comme les chantres chantent les louanges de l’Eternel.
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Le psaume commence par : « voici » afin d’attirer l’attention des lévites. «Voici, bénissez l’Eternel vous tous serviteurs de l’Eternel qui vous tenez dans la maison de l’Eternel pendant les nuits ».
Dans ce psaume, les pèlerins encouragent les lévites à « continuer de louer l’Eternel pendant la nuit, continuer leur sacerdoce, bénissez l’Eternel… »
Le Psaume 134 chanté, ou psalmodié, par les pèlerins signifie leur désir que l’Eternel soit béni sans arrêt dans son Temple.
Bénir l’Eternel signifie, dire du bien de l’Eternel, le louer, dire combien il est grand et puissant, raconter tous ses bienfaits, témoigner de sa bienveillance envers son peuple, l’adorer etc…
Pourquoi bénir l’Eternel ? Quand quelqu’un est béni, cela veut dire qu’il est enrichi d’un bienfait qu’il n’a pas, qu’on lui apporte quelque chose qui lui manque.
Mais concernant Dieu … que peut-il bien lui manquer ? Rien, absolument rien, car c’est à Dieu qu’appartiennent les richesses de l’univers.
Qu’il soit béni ou pas, cela n’ajoute ni n’enlève quoi que ce soit à sa grandeur. Cependant, on doit l’adorer pour ce qu’il est, on doit le bénir pour le remercier pour tout ce qu’il fait pour nous. Le bénir, c’est reconnaître qu’il possède tout et qu’il est le tout puissant.
Le psaume continue au verset 2 par « Elevez vos mains vers le sanctuaire et bénissez l’Eternel ».
Pour bénir l’Eternel, il fallait avoir des mains pures, des mains sanctifiées. Il fallait, au préalable, être purifié par le sacrifice d’un animal. C’était le sang de l’animal qui purifiait et permettait au serviteur de bénir l’Eternel.
Il fallait que les serviteurs de Dieu soient pardonnés, purifiés et sanctifiés pour pouvoir bénir Dieu d’une manière qui lui soit agréable. Dieu veut une bénédiction qui vient d’un cœur pur et d’une vie sainte.
« Que l’Eternel te bénisse de Sion lui qui a fait le ciel et la terre ». Ce troisième et dernier verset est la réponse des lévites et des sacrificateurs aux pèlerins. Lévites et sacrificateurs répondent aux deux premiers versets chantés par les pèlerins.
Cette bénédiction indique la fin du pèlerinage à Jérusalem. Le peuple est béni avant l’envoi. Cela n’est pas sans rappeler l’envoi à la fin du culte.
Mais que veut dire bénir Dieu et être béni par Dieu ? Quand nous bénissons Dieu, il le mérite pleinement, cela lui est dû. En revanche, quand Dieu nous bénit, c’est purement par grâce et non par nos mérites. Quand Dieu nous bénit, il nous donne ce que nous n’avons pas. Il fait de nous ce que nous ne sommes pas. Il fait de nous de nouvelles créatures. Il nous renouvelle entièrement par son Esprit. Il nous accorde le salut éternel.
Lorsque, par grâce, Dieu nous bénit, nous avons alors la joie de le bénir dans l’adoration.
Le psaume 134, a été accompli en Jésus Christ. Si dans l’AT, seul les lévites et les sacrificateurs pouvaient s’approcher de Dieu dans son Temple ; le NT nous enseigne que par sa mort et sa résurrection, Jésus-Christ nous a réconciliés avec Dieu le Père. Nous n’avons plus besoin d’aller à Jérusalem ou ailleurs pour bénir Dieu et pour être béni par Dieu Nous pouvons bénir et être bénis là où nous nous trouvons. Jésus fait de nous un royaume de sacrificateurs pour Dieu son Père. En effet, à notre tour, nous pouvons bénir Dieu et demander sa bénédiction pour les autres, et ce, autant de fois que nous le souhaitons.
Pour que les lévites et les sacrificateurs puissent bénir DIEU et le peuple, ils doivent offrir des sacrifices pour se purifier en premier. Avec Jésus-Christ, il n’est plus besoin de sacrifice. Jésus est le sacrifice parfait.
Chacun peut et doit se rendre dans le sanctuaire de Dieu pour implorer son pardon afin d’être sanctifié par lui. De par son sacrifice, le voile du Temple s’est déchiré et nous a ouvert l’accès à la présence de Dieu. De plus, Jésus nous a donné son Saint Esprit, bien plus, il a i fait sa demeure en nous. L’Apôtre Paul nous dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 cor 3 :16)
Quel privilège de savoir que Dieu a fait sa demeure en nous. Ce qui était impossible dans l’ancienne alliance, c’est-à-dire de s’approcher de Dieu, est devenu possible en Jésus Christ. Jésus est devenu notre souverain sacrificateur. C’est lui qui élève ses mains pures continuellement devant le trône du Père pour que nous soyons bénis. C’est par Lui et en Lui que lorsque nous bénissons Dieu, nos bénédictions lui sont agréables.
Nous chrétiens, pouvons désormais rencontrer Dieu jour et nuit, dans le Temple que nous sommes, nous pouvons prier, intercéder, bénir et recevoir la bénédiction de Dieu. En Jésus-Christ, Dieu habite dans le cœur du chrétien.
Jésus a tout accompli pour nous à la croix pour que nous puissions adorer DIEU dans son sanctuaire avec Jésus, et Jésus seul comme médiateur.
En Jean 17, Jésus prie et dit à son Père « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un, moi en eux et toi en moi »
«Voici, bénissons l’Eternel nous tous serviteurs de l’Eternel qui sommes le Temple de l’Eternel. Elevons nos mains vers Dieu et bénissons-le. Que l’Eternel nous bénisse de la Sion céleste lui qui a fait le ciel et la terre »
A Dieu seul soit toute la gloire.
Amen.