
De quel baptême avez vous donc été baptisés ?
A la lecture de ce passage, on pourrait croire qu’il existe deux baptêmes!
En effet, lorsque Paul arrive à Ephèse, il rencontre des disciples du Christ et leur pose cette question qui peut paraître anodine, voire, inappropriée « avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? »
Les disciples sont alors décontenancés et répondent à Paul « nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit ».
Et là c’est Paul qui est interpellé par leur réponse et leur demande de quel baptême ils ont été baptisés.
1 Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l’Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples, 2 il leur dit : Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit. 3 Il dit : De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean. 4 Alors Paul dit : Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire, en Jésus. 5 Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. 6 Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. 7 Ils étaient en tout environ douze hommes.
La réponse ne se fait pas attendre, ils ont reçu le baptême de Jean.
Une différence se fait jour dès lors et car il apparaît qu’il y a deux baptêmes.
Ces disciples ont été baptisés du baptême de Jean, et plus tard, en écoutant des témoins, ont cru à Jésus mais sans jamais recevoir le baptême chrétien, sans jamais savoir qu’il y avait le Saint-Esprit.
Jean-Baptiste avait dit « Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. » Mt3.11
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Ces disciples en sont restés au baptême de Jean-Baptiste et Paul a une réponse immédiate à ce qui est dit. Paul, en tant que Juif connait la repentance et sait, comme apôtre, que ce baptême ne peut suffire pour suivre Christ.
En effet, les Juifs connaissaient la signification de la repentance. Le livre des Psaumes parle d’ailleurs de la repentance.
Certains ont peut-être remarqué qu’il est souvent noté « pause » dans les Psaumes. Que signifie cette pause ? En hébreu, « pause » se dit « SELAH ». A la lecture de la parole de Dieu, une pause, une repentance, se vivait en comprenant que la vie menée par l’homme n’était pas conforme à la volonté de Dieu. Le lecteur se laissait interpeller à la lecture des Psaumes car les péchés des hommes apparaissaient à leur lecture et nécessitait une « SELAH », une pause, c’est-à-dire une repentance.
Pour illustrer ce propos, le Psaume 4, aux versets 2 et 4 est un bon exemple à prendre de « SELAH ». Je cite, « Fils des hommes, jusques à quand ma gloire sera-t-elle outragée? Jusques à quand aimerez-vous la vanité, Chercherez-vous le mensonge? – Pause », repentance… ; « Tremblez, et ne péchez point; Parlez en vos cœurs sur votre couche, puis taisez-vous. – Pause », repentance !
La repentance n’est donc pas une nouveauté du Nouveau Testament, elle apparaît tout au long de l’Ancien Testament. Des rituels religieux avaient même été mis en place pour pratiquer la repentance.
Déjà, dans le livre de l’Exode, il est parlé de la cuve d’airain, pour les ablutions des sacrificateurs, placée entre la tente d’assignation et l’autel des sacrifices. Les prêtres ne pouvaient entrer dans la tente de la rencontre sans s’être purifiés, repentis.
Dans l’Epître aux Hébreux, il est dit que « Ces ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation. » Hé9.10
Et l’époque de réformation dont parle l’auteur de l’épître n’est autre que la venue de Jésus, sa mort et sa résurrection. Jésus réforme la compréhension, la profondeur des Ecritures dans le Nouveau Testament.
Il n’est qu’à prendre le Sermon sur la montagne dans l’Evangile selon Matthieu, pour entrevoir la profondeur de la Parole incarnée en Jésus-Christ.
Jésus préfigure déjà cette réformation lors des noces de Cana. En effet, en Jean 2, Jésus transforme l’eau en vin. Mais il fait plus. Six vases de pierre destinés aux purifications des Juifs se trouvent là. Jésus les fait remplir d’eau qu’il transforme en vin.
Il faut se rappeler que les israélites observaient des rites de purification, avant, pendant et après les repas. Ce sont donc ces vases de purification que Jésus utilise pour offrir un vin excellent qui préfigure le repas messianique.
L’eau des ablutions est remplacée par le vin de la Nouvelle Alliance.
Ce signe, et non ce miracle, dont parle l’Apôtre Jean, ce vin de la Nouvelle Alliance, n’est autre que le sang de notre Seigneur Jésus versé à la Croix pour chacun d’entre nous.
Le baptême de Jean, dit de repentance, précède donc le baptême en Jésus-Christ, en son Nom, le baptême en sa mort et sa résurrection. C’est la vie nouvelle, c’est la Nouvelle Alliance qui vient en celui qui reconnait Jésus comme son Sauveur et son Seigneur. C’est l’entrée dans l’alliance de Dieu. C’est ce baptême qui scelle le chrétien et ensuite, c’est le Saint Esprit qui est le sceau du chrétien.
En effet, sans repentance, sans reconnaître son péché, sans changement de vie, sans changement de direction, sans faire demi-tour, il est impossible de répondre à l’appel de Dieu et de recevoir la vie nouvelle, la vie du Royaume.
Comme le dit Jean-Baptiste « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert: aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe, le prophète. » Jn1.23. Il en est ainsi du baptême de repentance qui prépare « une route pour notre Dieu » afin qu’Il puisse changer l’homme, y mettre un cœur nouveau. Tout est amour, douceur et patience de Dieu pour ses enfants. C’est pourquoi, seul le Saint-Esprit peut convaincre de péché. C’est ce que Calvin appelle le « témoignage intérieur du Saint-Esprit ».
Alors deux baptêmes ?
Jean-Baptiste connait sa mission et fait que les regards se détournent de lui pour se tourner vers Jésus. Il dit en parlant de Jésus « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » Jn1.29
Sa mission va bientôt prendre fin car, dit-il « c’est afin qu’il (Jésus) fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d’eau. » Jn1.31
D’ailleurs, un exemple précis est donné dans la Bible. Dès que Jean-Baptiste présente Celui qui ôte le péché du monde, deux de ses disciples se lèvent et suivent Jésus.
Ils ont pris le baptême de repentance, ils ont été préparés à rencontrer le Fils de Dieu, le Messie. Ils suivent Jésus sous le regard de Jean-Baptiste qui ne s’oppose pas, bien au contraire. Jean-Baptiste dira en parlant de Jésus « Il faut qu’il croisse, et que je diminue. » Jn3.30
Jean-Baptiste a diminué jusqu’à s’effacer pour laisser place à Celui qui est, qui était et qui vient. Ap1.4 Jean-Baptiste sait que celui qui vient après lui, et qui l’a néanmoins précédé, vient allumer un feu sur a terre.
En effet, Jésus dit « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu’ai-je à désirer, s’il est déjà allumé? » Lc12.49 il ajoute aussitôt « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accompli! » Lc12.50
Le baptême de repentance de Jean prend fin avec la venue de Jésus. Jean-Baptiste a préparé le chemin à Jésus, telle était sa mission. Jésus commence dès lors son ministère terrestre. Le baptême que Jésus a reçu de Jean, annonce un autre baptême que Jésus va prendre. C’est ce baptême qui donnera la vie nouvelle et éternelle à ceux qui croiront en lui.
Il faut bien se rappeler que lorsque Jésus a été baptisé d’eau par Jean-Baptiste, il ne s’agissait pas d’un baptême de repentance, non, le Fils de Dieu est sans péché, il n’a pas besoin de repentance.
Une image pourrait être prise pour illustrer ce baptême. Les hommes qui ont pris le baptême de repentance sont entrés dans une eau pure et y ont laissé leurs péchés. Puis, Jésus est venu, lui le Saint, le Fils de Dieu incarné, sans péché, est entré dans cette eau souillée pour prendre les péchés et les porter, les porter jusqu’à la croix, jusqu’à la mort.
Cependant, à la veille du baptême qu’il doit prendre, Jésus, totalement Dieu et totalement homme, va être saisi d’angoisse. Ce baptême, nul n’aurait pu le prendre à sa place. C’est d’ailleurs ce qu’il dit à deux de ses disciples, « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? » Mc10.38
Jésus seul peut prendre ce baptême pour nous réconcilier avec le Père, pour ôter le péché du monde. L’angoisse le saisit et sa demande est de pouvoir passer outre ce baptême.
Aussi, il prie son Père par deux fois « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » ; « Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! » Mt26.39 & 42
Pierre aimerait s’opposer à ce baptême et décide, de lui-même, de protéger Jésus à Gethsémané. Pour empêcher l’arrestation de Jésus, il sort l’épée et s’en prend au serviteur du grand-prêtre. Mais Jésus l’interrompt et lui dit « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire? » Jn18.11
La coupe que Jésus doit boire est la coupe du jugement, c’est sa condamnation qui va être actée à la place de l’homme pécheur.
Jésus est l’envoyé du Père pour boire la coupe du jugement, la coupe de la colère de Dieu afin de délivrer l’homme de sa condamnation.
Jésus a été livré et crucifié, il est mort. Mais le troisième jour, il est ressuscité des morts.
Que s’est-il passé à la croix ? Qu’a donc accompli Jésus ?
« Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » Col 2.14-15
Voilà le baptême que Jésus a pris pour les hommes afin qu’ils soient délivrés.
Lorsque Jésus est ressuscité, il est remonté dans son ciel de gloire et il siège depuis à la droite de Dieu le Père.
Le Père attire les hommes à Jésus, son Fils bien-aimé et Jésus les conduit au Père.
En Jésus, nous sommes morts et ressuscités.
Pour recevoir le baptême, il n’est besoin d’aucun mérite. En effet, celui qui demande le baptême a été touché par la grâce de Dieu et désire conformer sa vie à l’appel de Dieu.
Celui qui appartient à Dieu reçoit la marque de Dieu et cette marque est reçue librement par celui qui confesse que Jésus Christ est Seigneur, qu’il est le Fils de Dieu. Cette marque est le gage de notre salut, de notre espérance éternelle. Cette marque, ce sceau, authentifie notre adoption.
Ainsi, celui qui a été crucifié avec Christ peut dire comme Paul « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui–même pour moi. » Ga2.20
Aussi, Paul peut baptiser au nom du Seigneur Jésus les disciples rencontrés à Ephèse car ces disciples croient. Il leur manque le sceau de leur appartenance, le Saint-Esprit qui authentifie leur appartenance. Alors, Paul les baptise d’eau au nom du Seigneur Jésus et leur impose les mains afin qu’ils reçoivent le Saint-Esprit, le sceau de Dieu.
Tous ceux qui se disent chrétiens doivent recevoir, en quelque sorte, ce « certificat spirituel d’authentification ».
Alors, être baptisé d’eau, oui, et peu importe la quantité, que ce soit quelques gouttes ou que soit par immersion, ce n’est pas la quantité d’eau qui authentifie l’appartenance à Dieu. L’eau n’est que le signe extérieur du signe intérieur, du changement intérieur opéré par Dieu, du sceau apposé par Dieu lui-même, du sceau invisible pour l’homme mais visible pour Dieu et le monde spirituel.
Rappelons-nous que le chrétien est baptisé au nom du Seigneur Jésus et reçoit le Saint-Esprit qui authentifie son appartenance au Royaume de Dieu.
Lorsque Pierre se rend chez Corneille, le Saint-Esprit descend sur tous ceux qui écoutent la Parole. Les fidèles circoncis et remplis du Saint-Esprit sont surpris de constater que le Saint-Esprit est descendu sur des païens non circoncis et non baptisés. Cela fait dire à Pierre « Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint Esprit aussi bien que nous? » Ac10.47
Aujourd’hui, nous allons avoir la joie d’être les témoins du baptême de Benjamin. C’est conduit par le Saint-Esprit que Benjamin a accepté le Seigneur Jésus dans sa vie et qu’il désire entrer dans la nouvelle alliance de Dieu, appartenir à son corps qui est l’Eglise de Jésus-Christ.
Que chacun de nous puisse se réjouir de la grâce de Dieu répandue sur l’homme.
Si Paul nous demandait aujourd’hui de quel baptême nous avons été baptisés, que d’un seul cœur, d’une seule âme, nous répondions que nous avons été baptisés dans le nom du Seigneur, que nous avons été scellés du Saint-Esprit.
Et que jour après jour nous grandissons dans la foi au Fils de Dieu, que jour après jour nous accomplissons davantage la volonté de Dieu, que jour après jour nous portons davantage de fruit pour la gloire de Dieu.
Que d’un seul cœur et d’une seule âme, nous puissions élever notre reconnaissance pour la grâce qui nous a été donnée, pour la vie éternelle.
Et pour conclure, je cite Saint Paul en Eph 4 :6 : Il n’y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous. »
A Dieu soit toute la gloire. Amen.