Le repos ne signifie donc pas inactivité de la part de Dieu et si l’homme a été créé à son image, cela signifie qu’il en est de même pour lui.

Alors, comment donc sommes-nous censés passer cette période ? Si nous sommes en vacances, notre foi, notre relation avec Dieu prend-elle des congés ?

Chacun est libre et responsable de choisir la manière dont ses vacances vont se dérouler, la manière dont il va vivre son repos. Il semblait juste d’employer le terme « organiser » son repos mais « organiser » signifie une certaine forme de travail !

Aussi, il vaut mieux se tourner vers la Bible qui parle du repos, qui définit ce qu’il est vraiment.

Les trois textes qui ont été lus peuvent servir d’appui, de base à cette méditation. Il s’agit :

• du récit du septième jour de la création du monde,
• du Décalogue, et plus précisément du 4^èmecommandement qui concerne le Sabbat,
• des paroles du Christ en Matthieu 11,28.

La Bible s’ouvre sur le récit de la création du monde exaltant l’œuvre de Dieu. Dès le premier chapitre, il est écrit que Dieu est le créateur de toute chose.

Dieu a travaillé 6 jours et s’est reposé le septième après avoir terminé son œuvre créatrice.

La Bible présente ce 7^ème jour comme l’accomplissement de la création et le but de toute l’œuvre de Dieu. De plus, Dieu bénit ce jour et le sanctifie, le déclare saint et le met à part.

De même, ce septième jour n’a ni soir ni matin comme les 6 autres jours, ce 7^ème jour s’ouvre sur une durée illimitée. Le repos de Dieu est sans limite.

Créé par amour au 6^ème jour, l’homme est invité à vivre dans le 7^ème jour. Tout ce que Dieu a créé est parfait pour que l’homme puisse y vivre.

L’homme est appelé à vivre dans le repos de Dieu, il a été créé pour vivre dans le repos de Dieu, c’est-à-dire dans la présence de Dieu.

Le repos de Dieu, c’est la présence de Dieu.

L’œuvre de Dieu s’achève par le repos, la vie de l’homme commence par le repos.

C’est là le plan originel de Dieu pour l’homme, vivre dans son repos! Un mot peut correspondre au repos de Dieu, c’est le « paradis », c’est un dire un lieu d’amour, de joie, de paix, de bonté, de douceur, … cela ne fait-il pas écho dans le cœur du chrétien ?

Comment Dieu a-t-il conçu le repos pour l’homme dès la Genèse ?

En Genèse 2, il est écrit « le Seigneur Dieu prend l’homme et le place dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » ^Gn2.15

A la lecture de ce verset, il est clair que le repos ne signifie pas oisiveté. Dieu confie la gérance de sa création à l’homme. Dieu n’est toutefois pas exclu de cette gérance puisqu’il rencontre l’homme dans le jardin et est en communion avec lui. ^Gn3.8

Dieu a tout accompli et a préparé pour l’homme des œuvres qu’il se doit d’accomplir, et ce, dans son repos. Etre dans le repos de Dieu signifie être dépendant de Dieu.

Cela est le contraire d’être autonome, c’est-à-dire faire et accomplir en dehors de la présence de Dieu, en dehors du repos de Dieu.

Dans le jardin d’Eden, lorsque Dieu venait à la rencontre de l’homme et de la femme, cela s’accomplissait dans la joie. Il y avait une attente de cette rencontre, de cet échange, de ce dialogue. L’homme et la femme, image de Dieu, rencontrait Dieu. Tous deux reflétaient Dieu, son amour et sa bonté bienveillante.

Et pourtant, le doute est venu s’immiscer dans le cœur de l’homme et de la femme. Créés à l’image de Dieu, ils ont cru le mensonge du serpent, et ainsi pouvoir devenir comme Dieu.

Alors, le péché a fait son entrée dans le jardin d’Eden. Et l’homme et la femme, qui dépendaient de Dieu, de son amour, de sa bonté, de sa bienveillance, devient autonome.

Autonome ? Non, car ils sont désormais dépendants du péché et donc de celui qui les a fait pécher.

Le péché engendre la condamnation et l’homme et la femme sont expulsés du jardin de Dieu, du repos de Dieu. Dorénavant, la relation entre Dieu et sa créature est rompue et le travail accompli dans le repos de Dieu va devenir pénible, éreintant, épuisant.

L’homme et la femme sont coupés de la bénédiction de Dieu et vivent dorénavant dans la malédiction du péché. Dieu dit « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » ^Gn3.17-17

Il faut bien comprendre que le travail n’est pas une malédiction, c’est la souffrance qui s’y attache à cause du péché, qui est malédiction.

Malgré cela, Dieu veille sur sa créature et décide, dans sa grâce, de se révéler à nouveau directement à l’homme.

Cet homme n’est autre qu’Abraham. Il est le père de tous les croyants au travers duquel Dieu suscite un peuple pour vivre dans son repos. Ce peuple doit être la lumière des nations.

Dieu donne à l’homme les dix commandements. Il replace l’homme dans le cadre pour lequel il a été créé.

En effet, le 4^ème commandement institue le sabbat et dit « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. » ^Ex20.8-11

Si l’homme a été créé pour vivre dans le repos de Dieu, c’est-à-dire, perpétuellement dans le 7^ème jour, il en a été chassé suite au péché. Le sabbat a été donné pour secourir l’homme pécheur. Le 7^ème jour est devenu un jour fixe dans le temps afin que l’homme se repose.

Jésus rappelle cela lorsqu’il dit « le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » ^Mc2.27 

De même, il pourrait être dit que, Dieu donne un avant-goût de la vie qui sera, et n’est pas encore, mais qui a déjà été.

Ainsi, le sabbat est institué comme jour de repos après une semaine de travail. C’était un peu les vacances de l’époque mais avec un aspect spirituel qui a disparu.

En Occident, des fêtes religieuses ont été aussi instituées et ont permis à l’homme de se reposer. Mais il était obligatoire de se rendre à l’église !

En France, ce ne sera qu’en 1936, avec le « Front Populaire » que seront institués les premiers congés payés, soit 15 jours par an. Pourtant, combien d’hommes, de femmes et d’enfants travaillent encore 6 jours sur 7, dans le monde, voire 7/7 ?

Toutefois, une question peut se poser. Pourquoi Dieu a-t-il ordonné, et non conseillé le sabbat. Pourquoi le sabbat figure-t-il dans les 10 commandements ?

Il faut replacer les 10 commandements dans leur contexte et surtout se rappeler le sommaire de la Loi qui dit « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte où tu étais esclave » ^{Ex20.2 & Dt5.6}

A bien y regarder, et contrairement à la pensée de l’homme moderne, les 10 commandements ne sont pas un carcan mais reflète une grande liberté.

Dieu rappelle à son peuple qu’il les a libérés de l’esclavage du pays d’Egypte, de la souffrance, de la cruauté, de la fatigue par manque de repos, non pour devenir esclave à nouveau mais pour entrer et demeurer dans la liberté de Dieu.

Les 10 commandements sont donnés pour permettre à l’Homme d’entrer à nouveau dans le repos de Dieu, dans la présence de Dieu.

C’est cette liberté retrouvée qui rend l’Homme heureux.

Le sabbat est donné de manière large, c’est-à-dire que non seulement les hommes sont au profit de la grâce de Dieu mais Dieu n’exclut pas les serviteurs, le bétail et les étrangers.

Le sabbat combat l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’homme sur tout être vivant.

Le sabbat combat, de même, l’exploitation que l’homme fait de lui-même, de l’homme qui se rend esclave de son travail.

Le sabbat donne à l’homme de concevoir et comprendre que ce n’est pas ce que l’homme fait ou produit qui est important mais ce qu’il est aux yeux de Dieu. Le sabbat est la rencontre avec Dieu, le Dieu personnel que la Bible révèle.

Si le sabbat n’est pas à observer à la lettre, comme les religieux du temps de Jésus l’imposaient, il permet toujours d’entrer dans le repos de Dieu, dans la reconnaissance, la louange et l’adoration. Le sabbat, ou le repos, n’est donc pas un temps de paresse, d’oisiveté ou de gaspillage de temps, mais un repos en Dieu, dans la présence de Dieu.

Les vacances octroyées par la loi « républicaine » permettent d’avoir un long sabbat.

Au cours de son périple sur terre, le Fils de Dieu a rappelé la valeur du Sabbat. Entrer dans le repos de Dieu, c’est recevoir ses instructions pour vivre heureux.

Christ est venu afin de nous réconcilier avec Dieu son Père afin qu’il devienne notre Père. Christ nous l’a dit, à la croix, il a tout accompli. Rien ne manque au salut offert par et en Jésus-Christ.

Tous, nous sommes appelés à entrer dans le repos de Dieu « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » ^{Ep 2.10} 

Notre Seigneur Jésus-Christ qui nous connaît parfaitement nous a dit « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » ^Mt11.28

Quel que soit l’état dans lequel nous sommes, quel que soit notre fardeau, nous sommes appelés à nous tourner vers le Seigneur, à entrer dans sa présence.

Dieu nous invite dans sa présence et promet de nous donner du repos.

Combien d’hommes sont angoissés aujourd’hui par des virus qui font le tour de la planète, par des bruits de guerre et des guerres qui se rapprochent, par l’insécurité, par la violence, par l’inflation, la déflation, le pouvoir d’achat, le chômage, et j’en passe, …

Dieu invite tout homme qui vit dans ce monde chaotique et sans espérance à venir à l’ombre de ses ailes afin d’y trouver du repos pour son âme et avancer sur le chemin qui conduit jusqu’à lui pour l’éternité.

Le joug de ce monde est lourd à porter. Jésus désire porter nos fardeaux afin que nous portions son joug qui est doux et léger.

Il nous demande de recevoir ses instructions. Ainsi, rien ne peut nous ébranler.

Partons en vacances dans la grâce de Dieu, en demeurant dans son repos.

Alors à tous, bonnes vacances ! Bon repos ! Que ce soit à la plage, à la montagne, à la campagne, ou en restant chez vous, passez un temps béni dans la présence de Dieu et avec ceux qu’il place sur votre route.

A Notre Seigneur soit toute la gloire,

Amen.