
Éprouvés par le feu, notre foi plus précieuse que l’or ?
Saviez-vous qu’il faut une chaleur de plus de 1000°C pour faire fondre de l’or et le purifier ? C’est une chaleur extrême, mais nécessaire, sinon le résultat serait imparfait ; l’or aurait des impuretés et perdrait de sa valeur. Dans la 1ère épître de Pierre, cette même image est donnée pour parler des épreuves par lesquelles notre foi peut passer !
1 Pierre 1 : 1-9
1 Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, 2 et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées! 3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, 4 pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, 5 à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps! 6 C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, 7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, 8 lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, 9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.
Qui est l’auteur de cette lettre ?
Comme son nom l’indique, il s’agit de l’apôtre Pierre. Dans les Évangiles, nous apprenons à connaître Pierre le pêcheur de poissons, un homme simple issu du peuple qui a été appelé par Jésus à le suivre et qui sera désigné par celui-ci comme son apôtre.
Dans l’Évangile de Jean 21 :18-19 on lit :
« Jésus lui dit : « en vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu tendras les mains et c’est un autre qui attachera ta ceinture et te conduira où tu ne voudras pas ». Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre révélerait la gloire de Dieu. Puis il lui dit : « Suis-moi. » »
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Pierre a su, tôt dans son ministère, qu’une mort pénible l’attendait. Mais Jésus lui dit : « Suis-moi ! »
Nous pourrions dire que Jésus lui demande : « Suis-moi quel qu’en soit le prix. » Et en effet, selon la tradition chrétienne, l’apôtre Pierre est mort crucifié la tête à l’envers peu de temps après la rédaction de cette épître.
Quel est le contexte de cette lettre ?
Cette lettre a été écrite dans un contexte de persécution contre les chrétiens dans l’Empire romain.
Elle est destinée aux chrétiens d’Asie Mineure (Turquie actuelle), pour les préparer et les exhorter à tenir bon en temps d’épreuve.
C’est comme si aujourd’hui, un chrétien persécuté d’Irak écrivait une lettre à ses frères et sœurs persécutés en Afghanistan, pour les encourager et leur donner des conseils tirés de son expérience des mêmes souffrances.
Cette solidarité au sein du corps du Christ est l’une des forces de l’Église persécutée aujourd’hui, en Afghanistan ou ailleurs.
Quelles sont les grandes lignes du chapitre 1 ?
Le 1er chapitre de 1 Pierre parle beaucoup d’espoir. Pierre rappelle aux croyants leur position bénie.
Il les enseigne aussi sur leur responsabilité et leur devoir de disciples à vivre dans ce monde comme des étrangers au milieu de la persécution.
Plusieurs fois dans sa lettre (aux chap. 1, 2 et 4), Pierre annonce à ses lecteurs qu’être chrétien, c’est accepter d’être des « résidents temporaires » sur la terre, et qu’ils seront amenés à subir l’opposition du monde. Suivre le Christ, c’est être prêt à passer par « l’épreuve du feu ».
Nous allons développer cette image.
1. La raison de l’épreuve (versets 2-5)
Il est intéressant de voir qu’avant de nous parler de l’épreuve, Pierre rappelle LA raison pour laquelle ses lecteurs sont dans la souffrance : parce qu’ils aiment Dieu !
Il est bon de préciser que ce texte ne s’applique pas forcément à toutes les souffrances : ici, il s’agit des épreuves qui viennent pour ébranler notre foi et non des conséquences de nos mauvaises actions, par exemple.
Au chapitre 4 verset 16, il est dit : « Mais si quelqu’un souffre parce qu’il est chrétien, qu’il n’en ait pas honte. Au contraire, qu’il rende gloire à Dieu dans cette situation. »
Revenons donc à notre passage au verset 3. Nous lisons : « Béni soit Dieu… ». Dès le début de sa lettre, l’apôtre nous invite à regarder à Celui qui est digne de nos louanges et par qui nous avons été choisis et mis à part conformément à son plan.
Il liste ensuite trois bénédictions qui découlent de notre foi en Dieu (versets 3-4) :
- Il nous a donné une vie nouvelle (régénérés = nous a fait naître de nouveau).
- Nous avons une espérance vivante.
- Dieu nous réserve des biens qui ne peuvent ni disparaître, ni être salis, ni perdre leur éclat.
Dieu nous garde dans cette espérance du salut éternel au sein de la Trinité. Au verset 2, nous le voyons parfaitement :
« Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux […] qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ »
Cette introduction de Pierre est nécessaire avant de parler de l’épreuve. Il est bon et important de se rappeler pourquoi et pour qui nous sommes prêts à souffrir !
Ma confiance en Dieu a-t-elle des limites ? Quelle est la valeur de mon engagement envers Jésus ?
2. Éprouvés par le feu (versets 6-7)
L’épreuve est une nécessité
Lecture de 1 Pierre 1 : 6-7
6 C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, 7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra
Les versets précédents nous ont rappelé que notre vie et notre salut viennent de Dieu.
Le débit du verset 6 est la conclusion des cinq premiers versets et dit : « C’est là ce qui fait votre joie »
Mais il est intéressant de relever que la phrase ne finit pas là et qu’immédiatement Pierre ajoute :
« Quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves… »
Il dit en substance : « vous êtes dans la joie » et « vous êtes tristes » dans la même phrase !
- Pierre parle des épreuves du présent (« maintenant »).
- Il explique que c’est une nécessité de les traverser (« puisqu’il le faut »). Dans le grec, le mot pour « falloir » est « dei » et suggère une obligation, une contrainte survenant d’une décision divine.
- Pierre dit que ces temps durs apportent de la tristesse… (« attristés »)
- … mais que c’est pour un temps limité par Dieu (« pour un peu de temps ») : c’est Lui qui décide de la durée de nos épreuves.
Pierre déclare de manière très directe les conséquences du choix de suivre Jésus : être accablé par toutes sortes d’épreuves.
2 Timothée 3 au verset 12 nous dit : « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. »
Ne soyons pas étonnés de connaître des tempêtes dans notre vie : Jésus n’a jamais promis une vie facile et paisible, c’est même le contraire !
Notre foi plus précieuse que l’or ?
7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu)
Dans l’Antiquité, et même encore aujourd’hui, pour révéler la bonne qualité d’un alliage, on soumettait les métaux à l’épreuve du feu. L’or était chauffé à plus de 1000 °C dans un creuset poreux. L’or fondait et les impuretés remontaient à la surface. Le fondeur ajoutait au creuset un peu de plomb. Une fois brûlé, il permettait aux impuretés de s’agglomérer autour de ce creuset et ainsi de révéler l’or uniquement. On utilise encore aujourd’hui cette méthode appelée « la coupellation ».
Ainsi, quand Pierre dit que notre foi est plus précieuse que l’or, il nous explique que c’est seulement en passant par l’épreuve du feu que nous pourrons réellement voir la valeur de notre foi.
Les difficultés par lesquelles nous passons révèlent la qualité de notre consécration et de notre confiance en Jésus. Le feu épure tout ce qui nous empêche de vivre pleinement dans la paix et l’assurance avec le Christ.
Nous voyons dans le livre de Job au chapitre 1 que Satan accuse Job de n’être fidèle à Dieu que parce qu’il est béni. Dieu va donc permettre que Job soit éprouvé par le feu avec une seule limite laissée au diable : « Tu ne prendras pas sa vie. »
En lisant la suite du livre de Job, nous pouvons voir que malgré les souffrances terribles qu’il a pu vivre, il savait que garder sa foi en Dieu avait plus de valeur que tout le reste.
Nous lisons dans Job 23 : 10-12 :
10 Il (Dieu) sait néanmoins quelle voie j’ai suivie ; Et, s’il m’éprouvait, je sortirais pur comme l’or. 11 Mon pied s’est attaché à ses pas ; J’ai gardé sa voie, et je ne m’en suis point détourné. 12 Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres ; J’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche.
Nous n’aurons pas tous à vivre des épreuves aussi extrêmes que celles vécues par Job. Mais nous pouvons nous identifier à ces paroles.
Sans avoir vécu en Afghanistan, certains d’entre vous ont probablement déjà vécu du rejet ou de la moquerie à cause de votre foi. Bonne nouvelle, c’est la preuve que vous êtes sur la bonne voie !
Mais Dieu ne permet pas ces souffrances pour nous punir. Les témoignages de nos frères et sœurs persécutés nous édifient et peuvent nous inspirer dans nos propres souffrances.
Aujourd’hui, certains sont parfois littéralement éprouvés par le feu.
Telle est l’histoire de Gédéon, un chrétien d’Érythrée (pays situé en Afrique de l’Est – Index PO n°6). Dans son pays, le gouvernement arrête systématiquement tous les chrétiens qui ne font pas partie d’une dénomination reconnue. Gédéon est responsable d’Église. Avec d’autres membres de sa communauté, il a été mis en prison. Il y est resté pendant six ans et demi.
Nous allons découvrir le témoignage de Gédéon dans la vidéo mise à disposition par PO :
3. Les résultats de l’épreuve
Le texte fait une boucle. Au début, versets 1 à 6, Pierre nous exhorte à louer Dieu. Puis, après nous avoir annoncé qu’il est nécessaire que nous vivions diverses épreuves, il nous ramène à la louange, fruit de « la valeur éprouvée de votre foi » : 1 Pierre 1 verset 7b-9 : « […] ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, 8 lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, 9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. »
Certains de nos frères et sœurs persécutés, mais aussi certains membres de nos assemblées, ne voient pas la fin de leurs souffrances ici sur Terre. Mais leur récompense est céleste.
D’autres sortent de la tempête. Ils peuvent témoigner du travail que Dieu a accompli en eux, grâce au feu des épreuves. Tel est le témoignage de Rebekah, une chrétienne srilankaise qui est littéralement passée par le feu de la persécution et en est ressortie plus forte.
Les circonstances horribles qu’elle a vécues n’ont pas altéré sa foi en Dieu, au contraire. Et sa relation avec son Sauveur s’est encore approfondie.
Ce témoignage rejoint ce que nous dit Pierre dans sa lettre. Humainement, il nous paraît impossible de « nous réjouir d’une joie ineffable (indescriptible) et glorieuse » (verset 8).
Mais au verset 7 nous avons à nouveau le rappel que tout cela est pour Jésus et par Jésus ! Si Pierre peut affirmer que l’épreuve a pour résultat la louange et la joie, si Gédéon et Rebekah l’ont vécu, c’est parce que le Christ leur a donné la force de supporter les flammes et qu’Il les a consolés et relevés après leurs souffrances.
Nous sommes sauvés pour l’éternité. Mais nous devons accepter que notre foi puisse être mise à l’épreuve.
Éprouvés, attristés, mais toujours confiants ! Le verset 7 nous affirme que le résultat de l’épreuve du feu est :
- la louange,
- la gloire,
- et l’honneur.
Attention ! Oui, certains peuvent faire cette expérience lors de leur vie terrestre. Mais le texte annonce bien que c’est « lorsque Jésus-Christ apparaîtra » que ces résultats seront manifestés. Il n’y a ici aucune garantie d’une récompense dans ce monde.
Romains chapitre 8 au verset 18, confirme cette pensée : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. »
Pierre va d’ailleurs continuer d’en parler plus loin dans cette même épître : « Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances du Christ. »
Conclusion
Survolons le reste de la lettre qui est destinée à des chrétiens persécutés en Asie Mineure. Les différentes exhortations que Pierre leur donne doivent nous parler en tant que disciples de Jésus et surtout nous donner des outils pour faire face aux épreuves et persécutions.
Il les encourage à :
- espérer (chapitre 1 : 13),
- être saints (chapitre 1 : 14-16),
- vivre en révérant Dieu (chapitre 1 : 17-21),
- aimer (chapitre 1 : 22-25),
- progresser en se nourrissant de la Parole (chapitre 2 : 1-3),
- être des pierres vivantes, un temple pour Dieu (chapitre 2 : 4-10),
- avoir une bonne conduite au milieu des incroyants (chapitre 2 : 11-12),
- pratiquer le bien (chapitre 2 : 13-17),
- et surtout suivre l’exemple de Jésus-Christ (chapitre 3 : 18-22).
Terminons ce temps avec un passage du chapitre 4 de cette lettre, les versets 12 et 13 :
« 12 Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. 13 Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. »