L'Assurance est en Christ

Ce texte est connu de tous, mais, souvent, nous le lisons sans nous arrêter sur sa signification réelle. Or, à la lecture de ce texte, le verset 28 soulève deux questions :

  1. Quelles sont « toutes ces choses » qui concourent à notre bien ;
  2. De quel « bien» s’agit-il ?

 

Ce verset doit être replacé dans le contexte général et immédiat de l’Epître afin d’obtenir des réponses au double questionnement.

28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. 29 Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

31 Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? 33 Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! 34 Qui les condamnera ? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! 35 Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? 36 selon qu’il est écrit : C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.

37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38 Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, (8:39) ni les puissances, 39 ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

  • Le contexte général

Paul décrit très clairement la situation de ce monde soumis à la vanité, à l’orgueil. L’homme a fait le choix de vivre sans Dieu Rm1. L’homme ne connaît plus le sens réel de la vie et s’invente un « sens » où il devient le centre mais où il ne trouve pas le bonheur attendu car il se trouve en Dieu seul. Il est, pourrait-on dire, « déboussolé », démuni face à la souffrance.

Aussi, Dieu a-t-il choisi de sauver l’homme, de lui offrir le Salut qui se trouve en son Fils. Ce n’est que par l’Evangile que tout homme peut être sauvé et c’est par l’œuvre de l’Esprit de Dieu que des hommes placent leur confiance, ont foi en Jésus.

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  • Le contexte immédiat

Il est introduit par le verset 18 qui en donne l’idée principale, à savoir, les souffrances actuelles sont sans proportion, sans commune mesure, avec la gloire de Dieu qui sera un jour révélée au monde.

Cette idée s’applique à la création tout entière et donc à l’être humain en particulier.

Paul utilise l’image de la femme dans les douleurs de l’enfantement Rm8.22.

Ce monde souffre, mais une espérance y est attachée. La création sera restaurée par Dieu lui-même, la vie engloutira la mort, le bien triomphera du mal.

Les versets 24 et 25 soulignent que nous sommes sauvés en espérance, c’est-à-dire que le « monde nouveau », restauré, est encore à venir. Nous sommes dans le « déjà » et le « pas encore », déjà sauvé mais pas encore dans le monde nouveau que Dieu a préparé pour nous.

Si la mort spirituelle n’existe plus, la mort physique est encore présente jusqu’au jour fixé par Dieu le Père. Nous sommes sauvés par la foi en Jésus-Christ. Bien que nous ne voyions pas ce que nous espérons, nous l’attendons avec persévérance. Comment cela est-il possible ? Cela est possible parce que Dieu nous montre la réalité de son Royaume par l’Esprit-Saint, par Christ qui a tout accompli à Golgotha.

Tout concourt, par le Saint-Esprit qui œuvre en nous, à notre bien. Notre foi grandit, même au milieu des épreuves. Si tout était sans problème, sans épreuve, sans souffrance, est-ce que la grâce de Dieu serait réellement appréciée ? Est-ce que nous serions à la recherche de cette grâce, de Dieu ? Est-ce que nous serions en prière pour l’invoquer, pour intercéder ? Est-ce que nous penserions même à le glorifier de tout notre cœur ?

Jésus nous dit de chercher, de demander « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. » Ph4.19

Est-ce que notre foi et notre espérance sont visibles dans nos vies au milieu des épreuves ? Il est toujours facile de glorifier Dieu du bout des lèvres lorsque tout va bien. Or, c’est souvent au milieu des tourments que notre foi grandit.

C’est pour cela que Jésus nous dit « Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. » Mt7.7

C’est aussi ce que nous disent les versets 24 et 25. Il faut espérer et persévérer.

Oui, « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » Ce verset peut aussi être lu d’une manière un peu différente « L’Esprit fait concourir toutes choses au bien de ceux qui aiment Dieu. » C’est l’Esprit de Dieu qui fait concourir toutes choses à notre bien.

C’est l’Esprit de Dieu en nous qui est efficace. Aussi, il nous faut bien comprendre quelle est l’espérance qui s’attache à son appel.

Alors, d’où vient notre salut, notre espérance ? Notre salut, comme le dit Paul, repose entièrement sur Dieu qui nous a prédestinés, appelés, justifiés et glorifiés. Nous n’avons aucune part dans tout cela. Il nous appartient d’espérer et de persévérer !

Alors, oui, nous vivons toujours dans un monde où règne, l’injustice, la corruption, la maladie. Alors oui, il y a des larmes, de la souffrance, des cris. Néanmoins, en Christ, nous goûtons la paix, la joie et l’amour, non du monde, mais de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ qui nous a donné accès au Lieu Très Saint, dans le sanctuaire de Dieu.

Qu’est-ce que cela change dans la vie des chrétiens par rapport aux non-chrétiens ? Ils ont les mêmes épreuves mais les vivent de manière totalement différente. Nous, chrétiens, ne sommes pas épouvantés face à un virus, à des bruits de guerre, à une crise économique.

Notre espérance, notre foi, nous font tenir debout face à l’adversité car nous savons une chose essentielle : Dieu est souverain !

Notre confiance est en Dieu qui poursuit son plan et l’amène à sa parfaite réalisation.

Aussi, Dieu sait combien nous avons besoin de son aide. Et c’est l’Esprit de Dieu qui nous aide dans notre faiblesse. (v.26) C’est l’Esprit de Dieu qui « englobe » la pensée de l’homme pour la présenter devant le trône de Dieu car, bien souvent, nous ne savons pas ce qu’il convient de prier.

Comme nous l’avons vu, aucune chose ne peut concourir à notre bien. Seul L’Esprit fait concourir toutes choses au bien de ceux qui aiment Dieu. Mais quel est le but sinon être conformes à l’image du Fils de Dieu.

Aussi, en dépit des souffrances, des épreuves, du rejet, de la persécution, en dépit des circonstances, tout concourt à notre bien afin d’être rendus conformes à l’image de Jésus-Christ.

Mais gloire soit rendue à Dieu qui nous accorde des moments de répit. Nous pouvons reprendre notre souffle. C’est un peu comme un sommet à gravir où des paliers permettent de se poser et permettent aussi de voir le chemin parcouru, de constater l’aide que le Seigneur a accordé à chacun d’entre nous. Et puis, nous reprenons notre ascension. Petit à petit, nous nous rapprochons du but, nous levons les yeux vers le Roi de gloire, vers notre Dieu souverain. Nous lui disons notre amour, notre confiance. Notre espérance est persévérante car Jésus a balisé le chemin pour nous.

Nous savons tous que le chemin que nous empruntons comporte des obstacles. Les difficultés qui jalonnent nos vies sont aussi dues à notre témoignage, à la « folie » de la croix. Nous sommes les témoins de la mort et de la résurrection de Jésus.

Il est « notre modèle », celui auquel nous devons ressembler, notamment par notre attitude dans la souffrance, mais aussi dans les victoires accordées à ceux qui appartiennent à Dieu.

Nous savons que notre témoignage peut-être un sujet de moquerie, de violence, voire de mort.

La foi, l’attente et la persévérance du chrétien s’exercent aussi dans le combat spirituel. Nous savons que l’esprit du monde, l’esprit du mal s’évertue à faire chuter les enfants de Dieu.

Des forces spirituelles contraires à Dieu s’opposent au témoignage de ses enfants. Bien que nous n’ayons rien à craindre de ces forces puisque nous appartenons au Seigneur Jésus, que nous sommes scellés par l’Esprit de Dieu, il n’en demeure pas moins que les combats persistent.

Vous vous souvenez sans doute de la liste des « malheurs » de Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens : « cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.» 2Co11.24-27… sans compter le temps que Paul a passé en prison dans des conditions exécrables.

Cela n’empêche aucunement Paul d’écrire que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein » !

Mais nous avons bien compris que ce ne sont pas les choses qui concourent à notre bien mais que c’est l’Esprit qui fait concourir toutes choses à notre bien.

Il n’empêche, Paul passe par des épreuves à cause de son témoignage mais aussi à cause des circonstances. Il nous est dit que les fleuves débordent, que la mer et le vent se déchainent. Une fois même, le bateau sombrera avec Paul à son bord. Paul aura aussi des assistants malades qui fragiliseront son avancée et le tourmenteront car son amour pour eux est sincère. Ils sont comme des fils et des frères. Aux souffrances physiques s’ajoutent les souffrances morales. Paul dira « Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis. » 2Co4.8-9

Paul persévère dans la foi et l’espérance dans l’attente du jour glorieux. Paul parle-t-il contre Dieu ? Bien sûr que non, Paul dit « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » Ga2.20 Paul n’est nullement impressionné ou démoralisé par les épreuves qui lui sont infligées. Il dit à Timothée « Tu as pu voir quelles persécutions et quelles souffrances j’ai endurées à Antioche, à Iconium et à Lystres.  Quelles persécutions, en effet, n’ai-je pas subies ! Et chaque fois, le Seigneur m’en a délivré. » 2Tm3.11

Paul ne s’appesantit pas sur son sort, il avance, il escalade la montagne. Sa confiance, il la met en Dieu et en Dieu seul.

Et c’est sans doute la clef pour bien comprendre notre passage. Désormais, notre vie tout entière doit être un témoignage de notre foi en Jésus, car tout ce que nous vivons, nous le vivons dans la foi en notre Dieu, dans la confiance en lui, quelles que soient les circonstances, même si nous ne comprenons pas tout ce qui nous arrive.

La souffrance est-elle absurde, incompréhensible, et inutile si DIEU la permet ? Elle ne semble pas avoir de sens, même si, dans la souffrance, Dieu peut aussi nous parler, nous réconforter, nous corriger parfois, nous accorder la victoire sur le mal que nous subissons mais dans tous les cas nous façonner à l’image de son Fils.

Puisque nous savons que Dieu nous aime comme un Père, puisque nous savons que le Père veut notre bien et puisque nous savons que vient le jour où sa victoire sur le mal et sur la mort sera pleinement révélée, alors notre vie tout entière doit témoigner de cette vérité. Comment ? Par notre foi, notre confiance en Dieu le Père de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ. Le mal a été vaincu par le sacrifice de Jésus qui a tout accompli à la croix.

Si ce monde a été soumis au pouvoir de la fragilité Rm8.20, ou de la vanité, selon l’Ecclésiaste, il attend aussi sa libération. Cette libération ne peut venir que de Dieu qui restaurera toute chose. Dans cette attente, nous cheminons vers la maison du Père avec persévérance, nous marchons dans les pas de Jésus-Christ, nous le contemplons, nous désirons ardemment lui ressembler, lui qui a enduré toutes les souffrances, tous les rejets, toutes les discriminations, et ce jusqu’à la mort la plus horrible qui soit.

Nous nous savons aimés de toute éternité et savons que le dessein de Dieu pour chacune de nos vies est parfait malgré les épreuves de la vie.

C’est avec beaucoup d’humilité que nous devons nous approcher de ce Dieu si grand, si puissant, si parfait, de ce Dieu qui a tout créé et nous a choisis pour demeurer auprès de Lui pour l’éternité. Dès ici-bas, rendons-lui l’honneur et la gloire qui lui sont dus. Accomplissions sa volonté dans nos vies et ne cherchons pas à nous en détourner. Tous ceux qui se sont détournés de Dieu pour satisfaire leurs convoitises ne peuvent entrer dans la maison du Père.

Marchons dans les voies du Seigneur, selon notre élection et avec Paul disons « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? Qui accusera les élus de Dieu? C’est Dieu qui justifie!  Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée? Selon qu’il est écrit: C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » Rm8.31-39

AMEN.

 

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