La confiance en Dieu

Lorsque David compose ce psaume, il est dans une détresse totale, sans protection, tapi, réfugié dans une caverne. Ce psaume n’est d’ailleurs pas l’unique qu’il a composé dans cette situation. En effet, le psaume 57, relate la même détresse, la même situation.

Le psaume 142 est une prière de supplication. David se plaint, il implore Dieu tant sa détresse est immense et envahit tout son être.

« De ma voix, je crie à l’Eternel » 142.2. Ici, point de prière silencieuse, c’est un cri de douleur, de détresse, qui s’élève vers Dieu, le cri de quelqu’un qui est oppressé à l’extrême car David est poursuivi par Saül et son armée afin de le mettre à mort. En effet, Dieu a choisi David à la place de Saül. Cette histoire est à lire dans le premier livre de Samuel.

1 Cantique de David. Lorsqu’il était dans la caverne. Prière. De ma voix je crie à l’Éternel, De ma voix j’implore l’Éternel.

2 Je répands ma plainte devant lui, Je lui raconte ma détresse. 3 Quand mon esprit est abattu au dedans de moi, Toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche Ils m’ont tendu un piège.

4 Jette les yeux à droite, et regarde! Personne ne me reconnaît, Tout refuge est perdu pour moi, Nul ne prend souci de mon âme. 5 Éternel ! c’est à toi que je crie. Je dis : Tu es mon refuge, Mon partage sur la terre des vivants.

6 Sois attentif à mes cris ! Car je suis bien malheureux. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent ! Car ils sont plus forts que moi. 7 Tire mon âme de sa prison, Afin que je célèbre ton nom ! Les justes viendront m’entourer, Quand tu m’auras fait du bien.

David s’exprime simplement devant Dieu. Il n’emploie pas des mots compliqués, des tournures de phrases alambiquées. Non ! Car c’est le cri de son cœur, et ce cri ne saurait s’embarrasser d’un vocabulaire recherché. Lorsqu’on souffre à un tel point, c’est la vérité, la simplicité, l’authenticité qui apparaissent. David nous a accoutumé à cette expression qui vient tout droit du cœur. Dans d’autres psaumes, c’est la joie, l’exaltation. David ne retient rien en présence de Dieu. Il ose se mettre à nu devant lui, pourquoi ? Parce qu’il est conscient que son Dieu le connaît parfaitement et qu’aucune fausseté ne saurait être agréée par Lui.

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L’attitude de David fait penser à un enfant confiant qui s’adresse à son père. Il n’hésite pas à dire ce qu’il pense, ce qui est au plus profond de lui. Il ne cache rien, il ne veut pas se donner une image devant son Dieu. Oui, David veut être vrai, et ce, même dans la souffrance.

Force est de constater l’intimité qui existe entre David et Dieu. Une telle intimité, malgré la souffrance, force l’admiration. Ici, c’est un cri mais avec en filigrane, une confiance en Celui qui peut tout.

David dit « je lui raconte ma détresse », toujours au verset 2. Alors que Dieu connaît toute chose, que rien ne lui est inconnu, David raconte. Et c’est bien cela que Dieu désire de ses créatures, qu’elles lui parlent, qu’elles lui racontent, quelle que soit la situation. En cela, David honore l’attente de l’Eternel.

De même, David peut crier sa souffrance, mais aussi son désarroi car il est innocent. Saül veut le tuer … à cause de Dieu ! En effet, Dieu a rejeté Saül et choisi David, mais Saül ne l’entend pas ainsi, il refuse le choix de Dieu et s’en prend à David qui est innocent de tout mal envers lui. David respecte Saül et lui rend l’honneur qui lui est dû. En retour, Saül veut le tuer. Si la faveur de Dieu est donnée à David, est-il possible que Saül parvienne à le tuer ? Il n’empêche, cette situation est angoissante pour David qui veut accomplir la volonté de l’Eternel, contrairement à Saül qui veut accomplir la sienne.

David vit une double détresse, encore que les deux soient liées. Il vit une détresse physique et psychologique, physique car il doit se cacher, parcourir des sentiers, changer sans arrêt d’endroit, ne pas toujours manger à sa faim, psychologique car il se sait rechercher afin d’être mis à mort, mis hors d’état de nuire à la royauté du roi déchu.

David dit « Quand mon esprit est abattu au-dedans de moi » 142.4. Dans la version hébraïque, il est question de « Rouah » « רוּחַ », du souffle de vie que Dieu donne à tout être qui respire ici-bas. C’est ce que nous livre le livre de Job « Mais en réalité, dans l’homme, c’est l’esprit, le souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence » Jb32.8 et le livre de Zacharie « Dieu a formé l’esprit de l’homme au-dedans de lui ». Za12.1 C’est cet esprit, cette « Rouah » qui permet à l’être humain d’entrer en communion avec Dieu. Aussi, lorsque David dit que son esprit est abattu, il faut comprendre que la chair a agi en lui en premier.

C’est ce que Jésus explique à ses disciples à Gethsémané « L’esprit est bien disposé mais la chair est faible » Mt26.41. Malgré cet abattement spirituel, la foi de David demeure et il dit « Toi tu connais mon sentier ». David crie, mais au fond de lui-même, il sait que Dieu sait, que Dieu voit et que Dieu, contrairement à lui n’est pas défaillant.

« Toi, tu connais mon sentier » pourrait être réécrit par Dieu, tu connais mes difficultés, tu connais les dangers qui m’entourent, tu connais les pensées qui m’assaillent, mais surtout … tu connais l’issue de toute chose…

Cela n’empêche pas David de « raconter » à Dieu sa position plus qu’inconfortable : « ils m’ont tendu un piège » ; « personne ne me reconnaît » ; « tout refuge est perdu pour moi ».

« Tous refuge est perdu pour moi » est à mettre en parallèle avec le verset suivant « Eternel, tu es mon refuge ». Nul refuge physique n’est accessible mais un refuge spirituel qui permet de se ressourcer est accessible. David est sans force mais sa foi est vivante.

Alors qu’il dit que « nul ne prend souci de mon âme » il demande à Dieu « tire mon âme de sa prison ». Là encore, ces deux versets sont à mettre en parallèle. Lorsque rien de bon n’est visible, ce qui est invisible demeure. C’est ce que Paul dira dans la deuxième épître aux Corinthiens « car nous marchons par la foi et non par la vue » 2Co5.7, ou pour le dire autrement « car nous vivons guidés par la foi et non guidés par la vue ».

Lorsque David dit « Toi mon refuge, ma part dans la terre des vivants! », cela signifie qu’au moment où la situation apparaît désespérée, il survit en pensant au moment où il sera libéré de sa prison, où il pourra rendre grâces à Dieu, entouré d’autres croyants qui éclateront avec lui en clameurs de reconnaissance.

David crie à Dieu de toutes ses forces car son espérance est en lui. Il lui demande d’être attentif à ses cris. Il lui avoue être malheureux et demande à être délivré. Ceux qui sont à sa poursuite sont nombreux, armés, forts, vigoureux David est seul, abandonné, accablé, sans force, désarmé. Devant un tel scénario, il serait facile de dire que l’on connaît l’issue de l’histoire. Mais avec Dieu, rien ne se passe selon la pensée humaine, la vision humaine. David, qui a une relation intime avec Dieu, sait que Dieu est au-dessus de tout, qu’il peut tout. Il remet son sort entre ses mains.  

Malgré son état, David est conscient que Dieu est présent. Sa situation fait penser à celle que Paul décrit dans la 2ème Epître aux Corinthiens « Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés,  persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis. » 2Co4.8-9

Lorsque David, à la fin du psaume dit à Dieu « tire mon âme de sa prison », il faut se rappeler que l’âme est le siège de tout raisonnement. L’âme est le siège de la « V.I.E. », c’est-à-dire de la Volonté, de l’Intellect, de l’Emotion. David est conscient que son âme n’est plus capable d’émettre une pensée, un jugement fiable pour déjouer les pièges de l’ennemi. Avec un esprit abattu et une âme en prison, la finalité de la situation de David ne s’annonce pas vraiment bien. Mais il garde à l’esprit que son salut dépend de Dieu et de Dieu seul. Aussi, le psaume se termine t-il par une pensée d’espérance « tire mon âme de sa prison AFIN QUE je célèbre ton Nom ! Les justes viendront m’entourer quand tu m’auras fait du bien. » 142.8

Dans ce court psaume, David crie, raconte sa détresse, se lamente, se plaint MAIS au final il proclame sa foi en Celui qui peut tout.

Nous savons en lisant les livres de Samuel et des Rois que David sera délivré, qu’il régnera sur le royaume d’Israël, que Saül mourra au combat. Mais tout cela, David n‘en sait rien.

C’est par la foi qu’il dit vouloir célébrer le nom de l’Eternel, c’est par la foi qu’il dit que lorsque l’Eternel lui aura fait du bien, les justes viendront l’entourer, c’est par la foi qu’il se projette dans une vie renouvelée, et ce, du fond de sa détresse.

Les Psaumes, et notamment ceux écrits par David qui sont au nombre de 73, montrent que ceux qui crient vers lui obtiennent une réponse, un secours … au temps de Dieu !

De même, les psaumes écrits par David, montrent tous, sans exception, l’intimité que David a avec l’Eternel. D’ailleurs, lorsqu’il sera question de David, il sera dit qu’il était « un homme selon le cœur Dieu ».

David a été choisi car il était un homme selon le cœur de Dieu. David a souffert, David a régné, David a péché, David a été restauré, reconduit dans sa royauté. Il a été abandonné plusieurs fois par les hommes mais jamais par Dieu. Il s’est plaint de ces multiples abandons dans les psaumes. Pourtant un psaume où il se dit abandonné ne le concerne pas, c’est un psaume prophétique. Il s’agit du psaume 22 où il est dit « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Si David était « un homme selon le cœur Dieu », il n’était pas Dieu.

Un seul homme a été abandonné par Dieu, c’est le Fils de Dieu, Jésus, le Christ Sauveur. Pourtant à Gethsémané, Jésus a supplié son Père d’éloigner la coupe de la colère qu’il allait boire. Mais Jésus a aussitôt ajouté « non pas ma volonté, mais ta volonté ».

Et les paroles du psaume 22, écrites près de 1000 ans avant la crucifixion de Jésus, ont résonné du haut de la croix. Dieu a fait silence et le plan de Rédemption s’est accompli. Contrairement à David, Jésus n’a Jamais péché, il ne s’est jamais plaint et n’a crié qu’une seule fois à son Père tout en se soumettant à sa volonté.

Jésus, abandonné à notre place sur la croix, permet que nous ne soyons jamais abandonnés par Dieu. Aussi, lorsque nous crions à Dieu, Dieu nous entend, Dieu nous secourt. Comment ? C’est Christ lui-même qui après avoir payé le prix, avoir versé son sang, après nous avoir recouvert de son sang, accueille nos prières et intercède pour nous auprès du Père.

Soyons assurés que nous pouvons crier à Dieu, lui parler avec des mots simples, mais des mots vrais.

Notre Dieu ne regarde pas à l’apparence mais au cœur. Un cœur vrai, un cœur sincère, qui se répand devant lui, qui se repent avec humilité, est accueilli favorablement par Dieu. Tout le reste n’est qu’artifice et n’est pas agréé par Dieu.

Christ nous a offert son Père à la croix. Lorsque nous nous adressons au Père, soyons confiants, disons-lui toute la vérité même si nous savons qu’il connaît toute chose. Parfois, il nous montrera que notre vérité n’est pas SA vérité, soyons à l’écoute. Tout comme un petit enfant veut imiter son père et lui plaire, apprenons à imiter notre unique modèle, Jésus-Christ donné pour chacun d’entre nous.

Rappelons-nous que nous sommes pécheurs, que nous devons nous repentir. Pouvons-nous être couverts par le sang de Jésus si nous ne reconnaissons pas notre état de pécheurs, pouvons-nous entrer dans la présence de Dieu, dans le Lieu très saint, avec des habits souillés ?

Jésus connaissait le cœur de l’homme, comme il a été dit tout à l’heure, « L’esprit est bien disposé mais la chair est faible » Mt26.41

C’est pour cela aussi que Jésus, avant de souffrir a prié pour ses disciples afin que son Père les garde du monde Jn17. De même, il a aussi prié pour nous lorsqu’il a dit « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie (les Apôtres) mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur paroles » Jn17.20-21

Aujourd’hui, certaines personnes peuvent se sentir angoissées, désemparées, peuvent se sentir seules face à elles-mêmes quant à des choix, des décisions à prendre.

Certes, ce n’est pas comme David, dans une grotte, avec une armée à vos trousses. Néanmoins, parfois, il arrive de se sentir seul face au monde, de se sentir incompris, rejeté.

Que personne ne perde courage, car nous avons un avocat auprès du Père. David n’avait pas le Rédempteur pour ami, comme confident, mais il avait foi en son Dieu car la « Rouah » de Dieu opérait en lieu et du fond de sa détresse, il a crié à lui, il a eu confiance que Dieu lui répondrait.

Aujourd’hui, le Saint-Esprit est à l’œuvre dans les cœurs nouveaux que Dieu a donné à ceux qui lui appartiennent. Il a inscrit sa Loi, juste et pure. Il a gravé les noms de ceux qui lui appartiennent dans les paumes de ses mains.

Notre unique espérance, notre unique assurance est en Dieu.

Sachons crier à lui au temps opportun et attendons-nous à lui, il est près de nous, sachons le reconnaître, sachons l’écouter, sachons le suivre, sachons, comme notre Rédempteur, accomplir la volonté du Père.

Comme David, implorons l’Eternel racontons-lui notre détresse, et entrons dans son refuge, dans sa forteresse, pour nous ressourcer, pour le rencontrer, pour l’écouter, pour avoir cette communion intime avec lui.

Sachons faire silence, sachons faire taire les bruits extérieurs qui viennent amoindrir notre relation avec le Tout-Puissant.

Seigneur, tu es notre refuge, notre part sur la terre des vivants. Nous voulons célébrer ton Nom et nous entourer des justes que tu mets à nos côtés. Toi seul est notre bien, toi seul nous rend fort dans notre faiblesse.

Et lorsque notre esprit est abattu au-dedans de nous, l’Apôtre Paul nous rappelle : « De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables. » (Romains 8 :26)

Seigneur pour tous tes bienfaits pour nous pour ton Eglise, Sois loué, sois adoré. A toi seul Seigneur, soit toute la gloire. Amen.

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