
La Pentecôte
« Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous ! » (Ac 1,8). Ces mots ont été prononcés par Jésus au moment de retourner au Ciel.
Mais quelle est cette puissance et pourquoi Jésus désire-t-il donner cette puissance, ce don aux Apôtres ?
Il faut savoir que le mot puissance utilisé dans ce verset est le mot grec
« Dunamis ». « Dunamis » est à l’origine des mots qui sont utilisés aujourd’hui, dynamique, dynamo, dynamite. Dunamis est le mot le plus fort qui puisse être utilisé en grec, pour désigner la puissance.
La puissance que les Apôtres doivent recevoir est le Saint Esprit.
15 Si vous m’aimez, gardez mes commandements. 16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, 17 l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. 18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. 19 Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi. 20 En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous. 21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui.
Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.
1 Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. 2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. 4 Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Jésus a été revêtu de cette « Dunamis », de cette puissance tout au long de son ministère et Luc qui est aussi l’auteur de l’Evangile qui porte son nom a parfaitement à l’esprit comment Jésus a investi son ministère. Voici quelques exemples que livre Luc :
« Jésus fut aussi baptisé et, pendant qu’il priait le ciel s’ouvrit, et le Saint-Esprit descendit sur lui, sous une forme corporelle, comme une colombe. » (Lc 3,21)
Jésus, l’envoyé du Père est dans l’obéissance, la soumission au Saint-Esprit. Il prend le baptême de Jean qui est le baptême de la repentance. Jésus n’avait aucunement besoin de ce baptême mais Jésus est venu prendre notre condition d’homme pécheur.
« Jésus rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l’Esprit dans le désert, ou il fut tenté par le diable pendant 40 jours. C’est avec la puissance du Saint Esprit que Jésus met son adversaire le diable en fuite. » (Lc 4,1)
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C’est rempli de l’Esprit-Saint que Jésus est conduit au désert et jeûne pendant 40 jours. Il affronte le diable, le tentateur, et sort vainqueur par l’Esprit-Saint.
« Jésus revêtu de la puissance retourna en Galilée et sa renommée se répandit dans le pays d’alentour. » (Lc 4,14)
« L’esprit du Seigneur l’Eternel est sur moi (dit Jésus) car Il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres, Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamé aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés …» (Lc 4,18)qui est un passage repris du livre d’Esaïe
Le Saint-Esprit est donné à Jésus pour détruire et bâtir, offrir. Jésus détruit les œuvres du diable et offre la guérison, la libération, la nourriture.
Tout au long de son ministère, Jésus va manifester cette puissance venue d’En-Haut qui est agissante. La soumission à la volonté de son Père lui donne d’accomplir l’œuvre de salut pour l’humanité. C’est pour accomplir la volonté de Celui qui l’a envoyé que Jésus est venu avec puissance.
Jésus veut donner à ses Apôtres ce qu’il a lui-même reçu, c’est-à-dire, le Saint-Esprit, la puissance d’en-haut, la « Dunamis ».
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Ici, Christ commande d’être ses « témoins ». Christ sait que la mission confiée est compliquée mais il « équipe » ses Apôtres afin qu’ils mènent leur mission à bien.
C’est par la « Dunamis », le Saint-Esprit, que les Apôtres sont rendus capables d’êtres des témoins fidèles et obéissants.
Avant de se rendre à Béthanie où Jésus est enlevé au ciel, il avertit ses disciples qu’ils doivent rester à Jérusalem « Vous êtes témoins de ces choses. Et voici, j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis, mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut. » (Lc 24,49)
Les Apôtres commencent leur mission par l’obéissance au commandement de Jésus. La mission se fait avec ordre. Ils sont d’abord témoins à Jérusalem. C’est une étape difficile car c’est à Jérusalem que se situent le Temple, le Sanhédrin et les responsables religieux qui ont fait crucifier Jésus. L’hostilité de ces derniers est très présente mais le salut est d’abord pour les Juifs. Ici, c’est la promesse qui jalonne les écrits de l’Ancien Testament qui s’accomplit.
Luc consacre les sept premiers chapitres au témoignage des Apôtres dans la ville de Jérusalem. Ici, ce ne sont que prières, miracles, exorcismes, conversions, …
L’Eglise de Jésus-Christ naît à Jérusalem.
En demeurant à Jérusalem, les disciples ont scrupuleusement obéi à Dieu et l’ont vu à l’œuvre bien que les difficultés soient présentes et la persécution à l’œuvre. Rien cependant, ne peut éteindre le feu, la puissance du Saint-Esprit.
Au chapitre 8, il est dit que les disciples partent pour la Judée et la Samarie et que seuls les Apôtres demeurent à Jérusalem.
C’est la persécution, la lapidation d’Etienne, qui les fait aller hors des murs de Jérusalem. Ils ne se cachent pas, ils ne fuient pas, ils accomplissent la mission que leur a confiée Jésus. Aujourd’hui on dirait qu’ils ont une feuille de route à suivre.
Les disciples partent donc pour ces deux contrées que sont la Judée et la Samarie. Mais c’est en Samarie, cette contrée haïe par les Juifs, car considérée comme impure, que des choses incroyables se passent. Au vu de ce qui est rapporté aux Apôtres, Pierre et Jean vont sur place constater l’étendue de la progression de l’Evangile.
Ils constatent que les miracles qu’accomplissaient Jésus par l’Esprit-Saint se réalisent aussi avec les disciples. Ils voient des miracles, des guérisons, des exorcismes, des conversions, et ce, parmi les Samaritains qui reçoivent eux aussi le Saint-Esprit par l’imposition des mains de la part de Pierre et Jean.
Ici, le constat est sans appel, ceux que les hommes considèrent comme impurs, Dieu les appelle à la vie nouvelle et leur donne son Esprit.
Il faut souligner que cette contrée, considérée par les Juifs comme impure, permet aux disciples de propager l’Evangile sans risque de persécution car les Juifs n’y viennent pas.
En ce qui concerne la Judée, Jésus a laissé cette consigne à ses disciples
« Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre » (Matt 10 :23). Et c’est ce qu’ils ont fait.
Toutefois, Dieu désire accomplir une œuvre de salut envers un Ethiopien. Et c’est à Philippe qu’il s’adresse. Philippe obéit aussitôt, quitte la Samarie et part sur la route déserte qui mène de Jérusalem à Gaza afin de rencontrer un eunuque éthiopien.
Celui-ci accepte l’Evangile, est baptisé par Philippe, repart dans son pays et est témoin à son tour de la Bonne Nouvelle qui, l’histoire en témoigne, est répandue dès le 1er siècle en Ethiopie.
Néanmoins ici, un verset interpelle tout esprit dit « raisonnable ». Philippe baptise l’Ethiopien et lorsqu’il sort de l’eau « l’Esprit du Seigneur enlève Philippe et le dignitaire éthiopien ne le voit plus … Philippe se retrouve à Azot et part pour Césarée. » (Ac 8,40-41) Il n’est pas dit que Philippe a été surpris, il repart d’Azot en évangélisant, tout simplement !
Ici, la puissance, la « Dunamis » s’exerce d’une manière encore inconnue. Rappelons que Jésus a été enlevé au ciel par cette puissance extraordinaire.
Au chapitre 9, Luc insère un verset qui fait part de la croissance de l’Eglise « L’Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s’édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle s’accroissait par l’assistance du Saint Esprit. » (Lc 9,31)
Luc insiste sur le fait que tout ce qui a été fait l’a été par « l’assistance du Saint Esprit » et non par le savoir-faire des Apôtres ou des disciples.
La croissance de L’Eglise, C’est l’affaire de Dieu, Les Apôtres et les disciples sont des témoins qui obéissent, qui se laissent guider par la puissance du Saint Esprit.
Jusqu’au chapitre 13, il est question de Jérusalem, de la Judée, de la Samarie et de la Galilée. Il est question de l’apôtre Pierre qui découvre que les païens sont appelés au salut de la même manière que les Juifs.
Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle dans les contrées voisines, Jésus se choisit un homme, Saul de Tarse qui a une haine farouche envers les chrétiens. Il part pour Damas avec des lettres de recommandations pour arrêter tous ceux qui se réclament de Jésus.
Ici, commence l’étape annoncée de la propagation de la Bonne Nouvelle jusqu’aux « extrémités de la terre » (Ac 1,8)
L’Esprit de Dieu se saisit de Saul qui, de la haine qui agit en lui, reçoit soudain, un amour incroyable pour la Bonne Nouvelle. Là encore, la « Dunamis » agit avec puissance. Dieu dit à Ananias, qu’il doit prier pour lui, « j’ai choisi cet homme pour me servir. » (Ac 9,15)
Tout comme Jésus a choisi ses disciples, Jésus choisit Saul qui sera connu par son nom romain. Il se fera désormais appeler Paul. Il annonce, dès lors, la Parole en Syrie et en Asie Mineure.
Jésus accomplissait des signes miraculeux et des prodiges extraordinaires, les Apôtres et les disciples ont fait de même. Paul aussi va accomplir les mêmes choses. Dans toutes ces choses, c’est la « Dunamis » la puissance extraordinaire du Saint-Esprit qui est à l’œuvre. Tout est fait par l’assistance du Saint-Esprit. Mais Jésus n’avait-il pas dit « sans moi, vous ne pouvez rien faire » ? (Jn 15,5)
Paul va implanter des Eglises tout au long de son ministère. Et là encore, il est facile de vérifier que rien ne se fait sans l’approbation de l’Esprit-Saint.
« Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie. 7 Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie; mais l’Esprit ne le leur permit pas ». (Ac 16,6)
La progression de la Parole de Dieu s’est faite avec ordre, dans l’obéissance et par la merveilleuse puissance de l’Esprit.
Tous ceux que Dieu a envoyé, il les a choisis et équipés et eux ont obéi, se sont tenus à l’écoute du Dieu trois fois saint. Tous ont été des témoins, non seulement par la Parole, mais par leurs êtres tout entiers, façonnés par Dieu. Ils se sont tenus dans la prière, ont médité les Ecritures et ont été remplis de l’Esprit. Chacun est parti en mission, chacun a achevé sa mission et chacun a formé de nouveaux disciples afin qu’ils prennent le relais.
En disant les choses ainsi, il peut sembler facile d’être un témoin. Il ne faudrait cependant pas oublier les persécutions que les chrétiens ont eu à subir, et ce, au fil des siècles.
Tout ce qui a été transmis l’a été sur le « fondement des Apôtres », mais en disant cela, il faut comprendre que ce fondement vient de l’Esprit de Dieu et non des hommes.
La Bonne Nouvelle a traversé les siècles, la Parole a été traduite et à ce jour, c’est en 674 langues.
La Parole est portée jusqu’aux extrémités de la terre selon l’ordre de Dieu.
Des hommes ont voulu la réduire à une religion sans vie, à des expressions extérieures qui ne changent pas l’intérieur. Certains cherchent toujours à anéantir la « Dunamis ». Mais cela est impossible. Nul ne peut reléguer, tenir à l’écart, l’Esprit de Dieu dont il est dit « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » (Jn 3,8)
La Parole de Dieu n’a pas changé, sa « Dunamis » est toujours la même.
Dieu désire équiper son peuple et l’envoyer en mission.
Quelle est notre responsabilité, notre rôle dans la mission de Dieu ?
Le plan de Dieu pour son peuple se déroule avec ordre. Cela signifie qu’il ne faut pas aller en tous sens, qu’il ne faut pas brûler les étapes. Il faut garder à l’Esprit que le peuple de Dieu œuvre pour la gloire de Dieu et que c’est Dieu qui agit par le Saint-Esprit. Il a été parlé de l’assistance du Saint-Esprit.
Quelles sont les étapes à respecter aujourd’hui pour notre Eglise ?
Quelle est notre Jérusalem, notre Judée, notre Samarie et notre extrémité de la terre ?
Notre Jérusalem
Notre « Jérusalem » est notre famille. Par son Esprit-Saint, Dieu nous rend capables d’être des témoins vivants de la Bonne Nouvelle. Nous ne pouvons témoigner de la Bonne Nouvelle que si nos vies sont en conformité avec la Parole.
En nous regardant vivre, en nous écoutant parler, en nous voyant agir, les personnes de notre famille se disent-elles « comme j’aimerais être comme lui ou elle ! »
Par le don du Saint-Esprit, nous sommes rendus capables de pratiquer la Parole de Dieu et d’être en bénédiction pour d’autres.
Notre Judée
Il s’agit de notre famille élargie, celle qui ne vit pas auprès de nous ou nos amis qui ne connaissent pas encore Christ.
Comme il a été dit la semaine dernière « reflétons-nous l’amour de Dieu ? »
Ce monde éprouve certaines difficultés, voire des difficultés certaines, à écouter l’Evangile. Si de plus, nous sommes des contre-témoignages, nous les confortons dans leur refus de l’Evangile. Notre responsabilité vis-à-vis d’eux est de ressembler chaque jour davantage à Jésus.
Notre Samarie
Avec nos voisins, nos collègues notre ville notre village…, cela peut s’avérer compliqué. Prions afin que le Saint-Esprit nous donne du discernement afin de leur parler. Là aussi, il nous faut refléter l’amour de Dieu.
L’extrémité du monde
De nos jours, c’est l’extrémité du monde qui vient à nous. Elle est là devant nos portes, avec l’immigration massive. Comment témoigner à ces personnes qui ont souvent une autre religion que la nôtre ?
Conclusion
En conclusion, nous nous apercevons que la mission confiée par Dieu continue encore aujourd’hui. Elle commence par un choix de la part de Dieu et par l’obéissance de la personne choisie. Jésus dit « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,19-20)
Jésus-Christ est avec nous jusqu’à la fin du monde par l’Esprit-Saint, la « Dunamis », la puissance éternelle de Dieu.
A Dieu seul soit toute la gloire.
Amen.