Premier dimanche de l'Avent

Chers Frères et Sœurs, c’est le premier dimanche de l’Avent !

L’année liturgique touche à sa fin et conduit irrémédiablement vers Noël, c’est-à-dire vers la venue de Jésus le Sauveur. Cette fête grandiose doit se préparer. Cette période de préparation dite, de l’Avent, permet de vivre l’attente de Noël dans les cœurs, permet d’accueillir Celui qui vient au Nom du Seigneur.

Avent ne signifie pas « auparavant ». Ce simple mot vient du latin « adventus », qui signifie « avènement ». Cet avènement, c’est la venue de Dieu parmi les hommes.

12 Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l’égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous, 13 afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints !

Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c’est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès. Vous savez, en effet, quels préceptes nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus. Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; c’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l’avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint Esprit.

Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres, 10 et c’est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, frères, à abonder toujours plus dans cet amour, 11 et à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé, 12 en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin de personne. 13 Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. 14 Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. 15 Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. 16 Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. 17 Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. 18 Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles.

20 Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. 21 On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.

Dieu vient visiter ses créatures et se révèle en prenant forme humaine, avec l’apparence fragile du nouveau-né.

Sa venue fait que toute pensée, toute parole, toute attitude, tout acte se tournent vers lui. Cette attitude transforme les cœurs qui voient briller la lumière à jamais.

Le passage de l’épître de Paul aux Thessaloniciens qui vient d’être lu parle aussi d’un avènement, d’un autre temps de l’Avent. Paul enseigne et encourage les Thessaloniciens à se préparer pour cet avènement, à orienter leurs pensées, leurs cœurs, pour ce temps, cette venue.

L’attente de cet autre Avent, de cette deuxième venue qu’annonce Paul est suivie de conseils, de mises en pratiques très claires qui édifient, sanctifient. Ce passage est souvent proposé pour Noël car c’est « l’autre Avent » qui est attendu et pour lequel tout chrétien se prépare.

Bien que ce passage ne parle pas spécifiquement de la venue du Sauveur à Noël, c’est-à-dire, du « premier Avent », il est cependant utile de le méditer ensemble.

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Contrairement au « premier Avent » auquel l’Eglise se prépare, non pour le vivre comme si c’était la première fois, mais pour remercier Dieu de ce « cadeau » d’une importance capitale qui est fêté depuis des siècles, c’est l’attente de la venue du « deuxième Avent » qui doit être préparé.

Christ, Sauveur et Seigneur, ne vas pas revenir dans une crèche, pour revivre un autre ministère terrestre, re-mourir sur la croix, re-ressusciter, non, cela s’est passé il y a plus de 2000 ans. Ce n’est plus dans une crèche que le Christ veut naître aujourd’hui, mais dans le cœur de l’homme, afin qu’il naisse de nouveau comme Jésus l’a dit à Nicodème. C’est à une nouvelle naissance que Christ appelle les hommes.

Sur une affiche, une phrase inscrite m’a interpellé il y a déjà des années et j’aimerai vous la partager ce matin. Il était écrit « A quoi servirait-il que Jésus naisse 1000 fois à Bethléem s’il ne naît une fois dans ton cœur. »

Ces deux Avent » résument la Bible. L’Ancien Testament attendait le premier Avent, c’est-à-dire la venue du Messie. Pour les Juifs, cette venue n’a pas eu lieu, ils n’ont pas reconnu le Messie, mais pour tout chrétien, ce premier Avent a clos l’Ancien Testament et une période nouvelle s’est ouverte et le deuxième Avent est attendu dans le Nouveau Testament. Il y a eu l’attente de la venue dans l’AT et il y a l’attente du retour dans le NT.

Lorsque l’Apôtre Paul écrit aux Thessaloniciens, il les encourage à préparer cet Avent.

Il est écrit dans la 1ère Epitre aux Thessaloniciens « Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l’égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous, afin d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints! » 1Th3.12-13

Dans quelles circonstances Paul a-t-il écrit cela ? Comment les paroles de Paul peuvent également, aujourd’hui, résonner dans les cœurs. ?

Thessalonique est une ville de la Macédoine, au nord de la Grèce. C’est dans les années 50 qu’une petite communauté chrétienne voit le jour. Elle est fondée par Paul et Silas qui n’ont pas l’opportunité d’affermir la foi chrétienne de ces nouveaux convertis car ils doivent fuir en toute hâte tant l’hostilité est grande à leur égard. (A ce sujet, Voir Actes 17)

Cette lettre aux Thessaloniciens est réputée être la plus ancienne du Nouveau Testament. Paul veut poursuivre son enseignement auprès de cette jeune Eglise. Il écrit, suite aux bonnes nouvelles qu’il a reçues de Timothée au sujet de la foi et de l’amour des chrétiens de Thessalonique.

Un point reste toutefois à éclaircir. Si les Thessaloniciens ont été au bénéfice de l’enseignement de Paul sur bien des points, il semble qu’ils ont fondé leur espoir sur le retour imminent de Jésus. Ils vivent dans un temps de l’Avent, de la venue, ou plus exactement de la seconde venue du Christ. Le temps leur semble très proche, c’est presque une question de jours, voire de mois, tout au plus, pour que Christ viennent les chercher et les conduire dans le Royaume des cieux. Cela a une incidence sur la manière de se comporter, de vivre, de certains chrétiens.

On pourrait comprendre que Paul lui-même croit que le retour du Seigneur est proche puisqu’il écrit « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » 1Th4.16-17

En écrivant cela, Paul pensait-il qu’il serait vivant lors de l’Avènement du Seigneur ? Paul veut surtout que l’espérance au sujet des chrétiens décédés soit affermie, ne disparaisse pas « les morts en Christ ressusciteront premièrement. »

Paul explique quel sera le sort glorieux réservés aux enfants de Dieu.

Cependant, une compréhension erronée s’est répandue parmi les chrétiens de Thessalonique. Aussi, dans sa deuxième lettre, Paul clarifie son propos quant à la venue du Seigneur car, en effet, nul ne sait quand cet avènement aura lieu 2Th 2 :1-3

Cette compréhension erronée a pu naître à cause de l’opposition et de la persécution endurées de la part des païens que des Juifs. Les Thessaloniciens s’accrochaient à la pensée que l’avènement du Seigneur ne pouvait être qu’imminent.

Dès lors, si le Seigneur revenait prochainement, pourquoi travailler, bâtir, ou fonder un foyer ?

Quand bien même le retour du Seigneur aurait été proche, il aurait fallu persévérer dans le chemin de la sainteté. Or, Paul aborde l’inconduite sexuelle et le fruit du travail dans sa lettre. En effet, dans la culture grecque ambiante, le travail n’était réservé qu’aux esclaves et l’inconduite sexuelle n’était pas problématique, seul l’esprit était important. 

La sainteté et le travail sont les deux thèmes traités par Paul. Les chrétiens sont donc conviés à vivre, d’une part, un mariage monogame marqué par la fidélité et, d’autre part, à travailler. En effet, quelques-uns pensant que le grand jour était arrivé n’hésitaient pas à vivre du fruit du travail des autres. Ainsi, certains étaient à charge de la communauté, ce que Paul déplore.

Les points développés par Paul insistent sur les motivations qui doivent être celles de chrétien.

Il y a d’une part, l’amour du prochain qui prévaut et le témoignage donné à ceux que l’on côtoie. Les belles paroles ne suffisent pas.

Quelqu’un écrivait dernièrement, je cite « pour que notre témoignage soit crédible, il faut que nos actes précèdent nos paroles et que notre vie reflète, un tant soit peu, les caractères de notre Seigneur Jésus-Christ ».

Dans la lettre de Paul, il apparaît que certains avaient une espérance immédiate du Royaume de Dieu. La sanctification n’était donc pas une priorité mais seule l’espérance immédiate de l’avènement comptait.

Même s’ils avaient la foi et l’amour, l’espérance du jour à venir dans le temps, avec tout ce que cela implique comme attitude, comme changements dans la vie du chrétien, n’avait plus de place.

Dieu fait une œuvre bonne en chacun de ceux qui reçoivent la nouvelle naissance, la nouvelle filiation, et cela prend du temps.

Donc, pour certains Thessaloniciens, une attitude contraire à l’Evangile se développait. Or, il est écrit dans l’Epître aux Hébreux « Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance. » Hé6.11 Et dans la 1ère lettre de Jean « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. » 1Jn3.3

L’Ecriture demande à chaque chrétien de se purifier et d’avoir du zèle pour l’Evangile, c’est-à-dire du zèle dans l’amour, du zèle dans le témoignage. La véritable espérance transforme la vie de tout chrétien, c‘est une espérance vivante.

Cette espérance, ce zèle, cette sanctification sont les marques du temps de l’Avent.

C’est ce que Dieu demandait à son peuple dans l’Ancien Testament.

C’est ce que Dieu demande à son peuple dans le Nouveau Testament, et cela d’autant plus que le Saint-Esprit a été répandu.

Le soit disant retard du retour du Christ a été diversement interprété. Il est écrit dans le dernier chapitre de l’Apocalypse « Et voici, je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre! » Ap22.7 et « Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. » Ap 22.12 et aussi « Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus! » Ap22.20

Oui, le Seigneur vient bientôt, mais pas selon notre conception du temps mais selon la conception de l’amour de Dieu car il désire que beaucoup soient sauvés comme l’écrit l’Apôtre Pierre « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. » 2Pi3.9

Bien que nous soyons dans l’attente du deuxième Avent, nous sommes dans les préparatifs de la célébration du premier Avent. Ni l’un ni l’autre ne doivent nous laisser indifférents.

Le peuple juif a été porteur d’une espérance pendant des siècles. Cette espérance est devenue caduque puisque son accomplissement a eu lieu il y a plus de 2000 ans.

Aujourd’hui, Dieu rassemble ses brebis de toutes nations et, comme le dit Jésus « … elles ne sont pas de cette bergerie;(c’est-à-dire d’Israël), celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » Jn10.16 Cette bergerie, Elle est porteuse d’une espérance depuis des siècles. Son accomplissement est à venir et pourtant, « le Royaume de Dieu est au milieu de nous. » Lc17.21

Chaque chrétien a la responsabilité de partager cette espérance à ceux qu’ils côtoient.

Contrairement aux idées répandues ces dernières années, la foi n’est pas du domaine de la sphère privée.

Nous sommes les témoins vivants de ce que Dieu a accompli pour l’humanité, et pour nous en particulier, dans sa grâce infinie.

Il nous faut prendre en compte la culture actuelle, les idées répandues, voire assénées.

Il est bien évident que nous n’avons pas à nous conformer à la pensée de ce monde, pas plus que les Thessaloniciens ne s’y sont conformés.

Toutefois, il nous faut comprendre comment témoigner à des gens qui n’ont aucune foi, et parfois même ne vivent que pour consommer du loisir, du sport, du sexe, que sais-je encore, mais qui, intérieurement son anxieux et « s’enferment dans du bruit » afin de ne pas être confronté à un silence insupportable qui risquerait de les indisposer. Ils s’enferment dans le virtuel avec des jeux vidéo pour combler un vide qu’ils n’osent pas confronter.

Comment communiquer avec des gens qui ont rompu la communication ? Comment ouvrir une porte verrouillée, sinon par la prière et la compréhension de la Parole que Dieu nous a donnée ?

Comment faire espérer quelque chose de merveilleux dont ils n’ont aucune idée, aucune notion ?

N’est-ce pas par notre différence, par notre paix, par notre joie, par notre amour, par notre sincérité, sans paroles trompeuses, sans manipulation que cela devient possible ?

C’est vivre en ayant à l’esprit « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » quitte à se faire ridiculiser, fermer la porte mais néanmoins planter quelque chose dans le cœur de ceux qui s’égarent car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné sa vie, pour nous, mais aussi pour eux car comme le dit Paul « Comment donc invoqueront ils celui en qui ils n’ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche? » Rm10.14

Comme on peut ici le constater, l’Avent de Dieu n’est pas de tout repos mais il se vit dans le repos de Dieu.

Mais, comme le dit Paul aux Thessaloniciens, tout cela, vous le savez déjà. Ce moment de méditation n’aura été qu’un rappel de choses connues. Toutefois, il ne faut pas négliger de les pratiquer même si parfois le découragement peut gagner certains. Notre Seigneur donne la force à chacun de vivre l’Avent car il l’a promis et il l’a fait « La lumière brillera du sein des ténèbres! Dieu a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. » 2Co4.6-7

Alors, il est possible de conclure ce moment de méditation par cette formule qui revient à deux reprises dans ce passage de Paul aux Thessaloniciens « Faites encore de nouveaux progrès dans ce sens, faites encore mieux, faites encore plus ! »

Ce sera là, la bonne façon de vivre ce temps de l’Avent, en attendant que notre Seigneur vienne. Il vient bientôt !

Amen.

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