Pressés mais non écrasés

Portes Ouvertes est une ONG (Organisation Non Gouvernementale) chrétienne qui soutient les communautés chrétiennes fragilisées par un environnement hostile partout où les chrétiens manquent de liberté religieuse.

L’association fait partie du réseau Open Doors qui regroupe une vingtaine d’associations indépendantes œuvrant dans plus de 60 pays.

1 Ainsi donc, puisque par la bonté de Dieu nous avons ce ministère, nous ne perdons pas courage. 2 Nous rejetons les actions honteuses qui se font en secret, nous ne nous conduisons pas avec ruse et nous ne falsifions pas la parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître clairement la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d’homme devant Dieu. 3 Si notre Evangile est encore voilé, il l’est pour ceux qui périssent, 4 pour les incrédules dont le dieu de ce monde a aveuglé l’intelligence afin qu’ils ne voient pas briller l’éclat que projette l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. 5 Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes: c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous déclarons vos serviteurs à cause de Jésus. 6 En effet, le Dieu qui a ordonné que la lumière brille du sein des ténèbres a aussi fait briller sa lumière dans notre cœur pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la personne de [Jésus-]Christ.

7 Nous portons ce trésor dans des vases de terre afin que cette puissance extraordinaire soit attribuée à Dieu, et non à nous. 8 Nous sommes pressés de toutes parts, mais non écrasés ; inquiets, mais non désespérés ; 9 persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non anéantis. 10 Nous portons toujours avec nous dans notre corps l’agonie du [Seigneur] Jésus afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. 11 En effet, nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus afin que la vie de Jésus soit elle aussi révélée dans notre corps mortel. 12 Ainsi la mort est à l’œuvre en nous, et la vie en vous.

13 Et comme nous avons le même esprit de foi que celui exprimé dans cette parole de l’Ecriture: J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, nous aussi nous croyons, et c’est pour cela que nous parlons. 14 Nous savons en effet que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus et nous fera paraître avec vous dans sa présence. 15 Oui, tout cela arrive à cause de vous afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder la reconnaissance d’un plus grand nombre, à la gloire de Dieu.

16 Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour. 17 En effet, nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. 18 Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles.

Le DEP est un jour mis à part chaque année pour penser à nos frères et sœurs persécutés et prier pour eux. Toutes les églises de France et de Belgique sont invitées à y participer. Ce culte spécial a pour objectif d’unir nos voix et de faire monter nos prières pour les chrétiens persécutés.

Le DEP est une bénédiction pour l’Église persécutée mais aussi pour chacun de nous car les tempêtes que vivent nos frères et sœurs en Christ nous amènent à nous questionner nous-mêmes. Peut-être ressentons-nous aujourd’hui une pression grandissante, en tant que chrétiens, comme un étau qui nous écrase lentement. Quels enseignements l’Église persécutée a-t-elle pour nous ? Comment peut-elle nous aider à résister à cette pression ?

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Introduction

Tout le monde connaît la célèbre fable de Jean de la Fontaine, « Le chêne et le roseau ». L’arbre prétentieux et sûr de sa force se moque du frêle roseau : « La nature envers vous me semble bien injuste. Le moindre vent qui d’aventure fait rider la face de l’eau, vous oblige à baisser la tête. » Le roseau explique qu’il plie mais ne rompt pas, ce qui ne semble pas convaincre le chêne. Puis vient la tempête, violente, terrible, destructrice. Elle vient aussi comme un jugement. Et l’arbre royal est déraciné tandis que le roseau a résisté.

Les chrétiens persécutés passent par des tempêtes qui sont souvent terribles : les vents sont forts et la pression est là pour qu’ils renoncent à leur foi. Les autorités, la police, les collègues, la famille, les voisins, etc., exercent des pressions quotidiennes et parfois violentes.

Portes Ouvertes distingue ces pressions en deux catégories différentes :

  1. L’oppression violente : « persécution marteau » (assassinat, kidnapping, mariage forcé, destruction de biens…).
  1. La pression par discrimination : « persécution étau » (oppression, rejet, déni de droit, exclusion, procès injuste…).

Mais la situation est encourageante ! En voici quelques exemples :

Exemple de l’Iran :

L’Iran est une république islamique. Il occupe la 8ème place dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2021. Les chrétiens sont persécutés par le gouvernement, qui les considère comme des agents de l’Occident. La vie ecclésiale est complètement muselée par les autorités. Ce sont les chrétiens d’arrière-plan musulman qui sont le plus persécutés. Ils se réunissent en secret et, s’ils sont découverts, ils sont arrêtés et emprisonnés.

Pourtant, l’Église iranienne est celle qui grandit le plus dans le monde !

Selon les analystes de la persécution des chrétiens, l’Iran connaît actuellement un exode massif de l’islam vers le christianisme. Un responsable iranien confirme : « Et si je vous disais que les mosquées sont vides ? C’est exactement ce qui se passe en Iran. » L’intransigeance des ayatollahs pousse les musulmans dans les bras de Jésus et fortifie la foi des chrétiens, qui n’ont pas d’autre choix que d’être des disciples (800 000 chrétiens iraniens).

 

Exemple de l’Inde :

En Inde (10ème place dans l’Index), les chrétiens sont victimes du nationalisme religieux exercé par le parti hindou radical au pouvoir : ils sont agressés, ostracisés, injustement accusés de convertir de force les hindous, et parfois assassinés.

Et pourtant, là aussi l’Église grandit ! En dépit des menaces, le nombre de chrétiens ne cesse de croître, passant de 58 à 66 millions en quelques années seulement. Un expert, qui connaît parfaitement le terrain, déclare : « À première vue, il semble que les extrémistes hindous soient en train de gagner. Mais nous devons regarder plus loin, et pas seulement en surface. Je vois l’Église prospérer au milieu de nombreuses menaces. Il y a tant de personnes qui cherchent le Seigneur et qui viennent à la foi ! »

 

Exemple du Bangladesh :

Au Bangladesh, pays musulman, la persécution des chrétiens est partout. Même les enfants sont discriminés à l’école, par leurs camarades de classe, et parfois par les enseignants ! Sans oublier les groupes radicaux qui enlèvent des convertis pour dissuader par la terreur toute volonté de suivre Jésus…

Des personnes se tournent vers Jésus et l’Église augmente progressivement en nombre et en foi (900 000 chrétiens). Ces nouveaux chrétiens ressentent le besoin et la passion de partager à leur tour la bonne nouvelle du salut. Même des persécuteurs finissent par suivre Jésus-Christ : « Ces personnes sont inarrêtables pour le royaume de Dieu ! », nous dit l’un de nos contacts sur place.

L’Église persécutée, ce ne sont pas que des mauvaises nouvelles. Le royaume de Dieu avance, avec souffrance, mais il avance !

Dans le texte que nous avons lu (2 Cor. 4), Paul nous parle des pressions que subissaient également les premiers chrétiens. Il est sans doute l’un des mieux placés pour en parler : lui qui était l’un des premiers persécuteurs des chrétiens, il a dû subir à son tour la persécution, jusqu’à la mort.

Voyons ce qui a permis à Paul hier et aux chrétiens persécutés d’aujourd’hui de tenir bon malgré toutes les pressions exercées contre eux. Et découvrons comment ces enseignements peuvent impacter nos propres vies.

1 - Nous détenons un trésor

Paul considérait que l’Évangile de la gloire du Christ est un trésor (v6-7)

6 En effet, le Dieu qui a ordonné que la lumière brille du sein des ténèbres a aussi fait briller sa lumière dans notre cœur pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la personne de [Jésus-]Christ. 7 Nous portons ce trésor dans des vases de terre afin que cette puissance extraordinaire soit attribuée à Dieu, et non à nous.

Un trésor bien plus important que tout ce qu’il avait pu connaître auparavant

: « Je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. À cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ » (Philippiens 3v8).

Connaître Jésus, c’est le plus beau des trésors. En sommes-nous autant convaincus que Paul ? Selon la définition du dictionnaire, un trésor est un ensemble de choses de valeur, accumulées et souvent soigneusement cachées.

Eh bien c’est tout l’inverse de ce que Dieu veut que nous fassions du trésor qu’Il a déposé dans nos cœurs !

Mais nous avons un problème…

En règle générale, un trésor attise la convoitise, la curiosité, l‘envie de voir, etc. Mais nous le savons tous, ce trésor-là n’attire pas systématiquement les foules. On peut même dire que dans certains pays, comme dans la plupart des pays persécutés, il attire la haine.

Témoignage de Kirti

Même ici en France, l’Évangile dérange : il gêne les incrédules et par-dessus tout le diable ! Il déteste ce trésor, car il sait combien il est précieux pour nous ouvrir les yeux. Il fera tout pour empêcher les hommes de découvrir ou de garder ce trésor. C’est une lutte qui ne prendra fin qu’au retour de Jésus.

Au verset 4, Paul parle des incrédules d’une manière terrible. Il dit que « le dieu de ce monde a aveuglé leur intelligence afin qu’ils ne voient pas briller l’éclat que projette l’Évangile de la gloire de Christ ».

Le diable aveugle l’intelligence l’homme pour lui fermer la porte du ciel.

Alors que devons-nous faire ? Nous taire et cacher notre trésor ?

Au verset 13, Paul dit : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé » (cf. Ps 116 : 10). De l’abondance de son cœur, sa bouche parlait. C’est un principe général : on ne peut donner aux autres que ce que l’on a reçu soi-même. S’il y a de la lumière dans nos cœurs, il y en aura sûrement autour de nous.

Parfois, nous pouvons avoir peur et être tentés d’enterrer le trésor de l’Évangile. Mais rappelons-nous toujours que Jésus nous a donné cette mission de faire briller la lumière de l’Évangile devant les hommes :

« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors et piétiné par les hommes.

Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, et on n’allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste » (Mat 5v13-16).

2 - Nous sommes fragiles

À l’ère des super-héros, bon nombre de chrétiens aimeraient tant avoir des super-pouvoirs leur permettant de se défendre facilement… D’ailleurs une certaine théologie propose cet évangile « facile et confortable ».

Mais la vérité est tout autre.

Au verset 7 nous lisons : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. »

Ce trésor, nous le portons dans des vases faits d’argile. Un contraste apparaît entre le trésor et le vase de terre qui le contient. L’homme, créature de Dieu, mais formé de la terre, poussière du sol (Gen2v7), est comparé à un vase. Le vase est fragile, l’homme extérieur dépérit, la tente est destructible.

Le messager est de peu de valeur, mais il est porteur d’un message de grande valeur. Remarquons que Dieu n’a pas choisi des anges qui auraient semblé plus puissants et plus aptes que les hommes. Dans sa sagesse, Dieu prend des hommes et des femmes qui peuvent rendre témoignage à la grâce dont ils sont les objets.

Témoignage de Maddira Kotireddy

Maddira Kotireddy était si malade que les médecins lui avaient annoncé qu’il allait mourir d’ici une semaine. Il fallait appeler sa famille. Un fois la famille réunie, Kotireddy a eu une vision, dans laquelle il a entendu Dieu lui révéler : « Je vais te guérir, j’ai un grand plan pour toi. » Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais en quinze jours sa tumeur incurable était résorbée !

Et puis, il a eu une deuxième vision, et cette fois-ci Jésus lui a annoncé : « Tu vas prêcher à mon sujet. » Kotireddy lui a répondu : « Mais je sais à peine parler, je ne sais pas lire ; je ne suis pas théologien, je ne peux pas prêcher ! » Alors il a simplement attendu en priant…

Puis un jour, un pasteur est arrivé avec une bicyclette qu’il avait aménagée avec des haut-parleurs et une bible audio amplifiée. Tout cela avait été préparé pour Kotireddy, sans qu’il le sache. Le pasteur lui a remis le vélo en lui disant : « Je ne sais pas ce que tu vas en faire, mais je me suis senti poussé à le préparer pour toi. Je ne sais même pas si tu vas l’utiliser, mais le voilà. »

Kotireddy est alors devenu « l’évangéliste à bicyclette » : il allumait sa bible amplifiée, il diffusait un chant, puis un verset biblique. Il circulait dans les villages en annonçant l’Évangile à tous ceux qui étaient intéressés. Il a fait cela pendant 7 ans. Jusqu’au jour où il a été arrêté, et qu’on lui a ordonné de ne plus revenir. Sinon il serait tué. Mais il en fallait plus pour intimider Kotireddy : il a répondu sans hésiter qu’il reviendrait. Alors une nuit, alors qu’il dormait, un extrémiste hindou est venu avec une hache pour le tuer. Kotireddy a été frappé à plusieurs reprises et s’est retrouvé à l’hôpital presque
mort.

Le lendemain, un partenaire de Portes Ouvertes en Inde est allé lui rendre visite et a posé cette question à l’épouse de Kotireddy: « Est-ce que tu as peur de perdre ton mari ? » Elle lui a répondu : « Mais pour moi, il devrait être mort depuis 7 ans déjà ! Alors celui qui lui a redonné la vie va s’occuper de lui. » Aujourd’hui, Kotireddy a repris ses tournées à vélo avec encore plus d’énergie. Il explique : « Ma vie est ainsi faite : qu’elle puisse être utile pour Lui ! »

Kirti et Kotireddy sont tous deux des vases de terre fragiles, sans valeur aux yeux du monde, mais très précieux pour Dieu.

Parfois nous aussi pouvons penser que nous n’avons aucune valeur aux yeux de nos voisins, notre famille ou nos collègues. Mais Dieu nous choisit pour répandre sa lumière. Et c’est à dessein qu’Il place Sa gloire dans des vases sans gloire. Ainsi, la puissance incomparable que produit l’Évangile est celle de Dieu et non la nôtre. Plus la faiblesse du témoin est manifeste, plus la puissance de Dieu est éclatante :

7 Nous portons ce trésor dans des vases de terre afin que cette puissance extraordinaire soit attribuée à Dieu, et non à nous.

3 - Nous sommes des instruments entre les mains de Dieu

Est-il nécessaire de rappeler que tout vase dépend du potier qui le tient entre ses mains ?

Paul, en tant que serviteur de Dieu, connaissait la tribulation, la persécution et l’abattement. Pourtant il n’y avait pas de désespoir en lui, malgré ce qu’il exprime plus haut 2 Corinthiens 1v8 :

En ce qui concerne la détresse que nous avons connue en Asie, nous ne voulons en effet pas vous laisser ignorer, frères et sœurs, que nous avons été accablés à l’extrême, au-delà de nos forces, au point que nous désespérions même de rester en vie.

Pourtant il n’y avait pas de désespoir en Dieu, car son soutien est divin. Dans le texte que nous avons lu, Paul met en parallèle, d’une manière saisissante, les épreuves et souffrances endurées dans son corps, sa chair mortelle (le vase), et les ressources divines qui permettent de les supporter et d’en être victorieux.

Nous pouvons être pressés de toutes parts en étant des chrétiens qui témoignent de l’amour de Dieu autour de nous. Mais nous ne serons pas écrasés, car Jésus-Christ a pris à la croix ce qui pouvait vraiment nous anéantir et nous écraser : le péché.

« Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes : la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris » (Esaïe 53 : 5).

Jésus a été écrasé, brisé par le poids de nos péchés, et ce à notre place !

Il est vrai que les épreuves sont parfois très dures : Kirti a perdu son mari, Kotireddy a été violemment battu ; tous deux ont failli mourir et risquent encore leur vie chaque jour.

D’ailleurs, Paul en parle régulièrement dans ses lettres. Il dit qu’il côtoie la mort en permanence. Il parle d’« arrêt de mort » (2 Cor 1v9), « chaque jour je risque la mort » (1 Cor 15v31), « c’est à cause de toi qu’on nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie » (Ro. 8v36).

Mais c’est par une telle abnégation que Paul imitait Jésus. Ses facultés, son intelligence, sa mémoire, sa force de caractère, tout était mis à la disposition de son Seigneur. Quand on voyait Paul, il paraissait méprisable, misérable, faible, de sorte que toute l’attention était centrée sur le trésor qu’il contenait : le Christ.

Si le vase avait eu la moindre valeur, la lumière divine aurait été atténuée. Mais si le vase est brisé, la lumière de la vie brillera.

En Iran, les autorités religieuses font tout pour détruire la foi chrétienne. Mais cela s’est retourné contre elles. Ces pressions ont servi à consolider et à purifier l’Église : « Ce que la persécution a fait, c’est détruire l’Église qui n’était pas composée de disciples », relève un dirigeant d’église en Iran. Autrement dit, elle provoque un tri entre les disciples prêts à mourir pour le Seigneur et les convertis de surface qui renoncent face à l’épreuve. À cause de la surveillance des agents du renseignement, ils vivent leur foi dans la clandestinité. Mais ils trouvent des parades pour que l’Église continue de grandir. Leur objectif n’est pas d’implanter des églises, mais de faire des disciples.

Témoignage de Ava et Marduk

Ava et Marduk sont des chrétiens iraniens fervents, prêts à tout abandonner pour Jésus. Ils ont beaucoup souffert à cause de leur foi, notamment suite à l’emprisonnement de Marduk. Aujourd’hui, même si Marduk est rentré chez lui, il souffre des séquelles des tortures subies. De plus ils ont tout perdu : leur maison, leurs biens et leurs revenus, sans compter qu’ils sont sous surveillance. Mais malgré cette persécution, ils ont grandi.

Ava raconte : « Quand mon mari était en prison, j’ai vécu beaucoup d’expériences intimes et très fortes avec Dieu et j’en ai retenu de nombreuses leçons. C’était terrible et j’avais l’impression d’être dans un incendie, encerclée par les flammes. Mais avec le temps, j’ai appris que Dieu était là avec moi dans le feu.»

Aujourd’hui, elle considère que cette épreuve est arrivée pour son bien et celui de son entourage : « Tout le monde autour de nous avait peur, mais maintenant je peux voir que cela les a rendus plus forts. Ils ont un courage qu’ils n’avaient pas avant ! »

Ava réalise qu’elle avait lu et relu la Bible, qu’elle l’avait même enseignée aux autres, mais que sa connaissance était en grande partie théorique. C’est grâce à la persécution qu’elle a subie avec son mari qu’elle connaît la réalité de Dieu et de ses promesses : « Je sais que nous sommes dans Sa main et que personne ne peut nous arracher à Lui ; mais aussi qu’Il règne sur toutes les autorités et tous les gouvernements », souligne-t-elle. Ava aime enseigner et elle considère que c’est un don qu’elle a reçu. Mais elle est plus qu’une enseignante ; elle aime aussi encourager les gens autour d’elle : « Je sais comment réconforter les autres, parce que j’ai été moi-même réconfortée », explique-t-elle.

Depuis l’arrestation de son mari, Ava est devenue comme une enfant : sans défense, mais dépendante de la puissance de l’amour de Dieu. Elle apprend de plus en plus à lui faire confiance et à lui obéir : « Je peux dire que je suis plus prête et disposée à faire la volonté de Dieu. » Un Dieu qui la garde, elle et son mari, dans toutes leurs activités : « Notre vie est dangereuse, mais nous sommes heureux. Cela nous a rapprochés, mon mari et moi, et nous a rendus plus amoureux. Ces derniers mois, nous sommes remplis
de joie ! », conclut-elle, confiante.

4 - Nous portons notre attention sur les réalités éternelles

En tant que chrétiens, nous croyons que, comme Christ est ressuscité le premier, nous aussi nous ressusciterons. Le verset 14 de notre passage nous montre l’issue glorieuse de notre chemin :

« Nous savons en effet que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi par Jésus et nous fera paraître avec vous dans sa présence. »

Il y a d’abord la foi : « croire », puis le témoignage : « parler » (v. 13), d’où la persécution du témoin jusqu’à la mort. Mais notre résurrection est aussi certaine que celle de Christ.

Paul peut vouloir dire : « J’ai cru aux ressources divines, c’est pourquoi j’ai délivré ce message sans réserve quoi qu’il pût m’en coûter. » C’est ce que beaucoup de chrétiens persécutés expérimentent chaque jour en témoignant courageusement de leur foi malgré les risques pour leur vie.

Et puis il y a la gloire future : « Car nos légères difficultés du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire » (2 Cor 4 : 17).

Ce verset introduit un autre contraste entre le présent et l’avenir. Nos épreuves, malgré leur intensité, sont estimées légères et courtes au regard de la gloire future.

« J’estime que les souffrances du moment présent ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui va être révélée pour nous » (Ro 8v18).

Cette gloire est :

  • Infinie en quantité : « surabondante »
  • Infinie en qualité : « un poids insurpassable »
  • Infinie en durée : « éternelle »

 

Quel cœur que celui de Paul ! Un cœur brisé mais un cœur encouragé, dynamisé, comblé par sa vision de la gloire future ! Ses yeux étaient littéralement fixés sur la récompense à venir :

« Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé » (Philip. 3v12).

11 Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. 12 Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel. En effet, c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. 13 » Vous êtes le sel de la terre… (Matthieu 5v11-13)

Seule la foi, conviction des choses invisibles (Héb. 11v 1), nous fait apprécier ces valeurs incomparables. Par la foi, « les yeux de notre cœur » (Éph. 1v18) voient, au-delà de notre vie terrestre. Ils voient les choses glorieuses du ciel et se fixent sur le Seigneur de gloire.

Et si nous manquons de foi, nous pouvons faire nôtre cette prière de Paul aux Ephésiens :

« Je prie qu’il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints et quelle est l’infinie grandeur de sa puissance, qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons. » (Éph. 1v18-19).

Conclusion

Nous ne perdons pas courage ! (v. 1 et 16)

Notre trésor, c’est l’Évangile de la gloire de Christ. Il est contenu dans nos vies fragiles.

Les épreuves peuvent réussir à fissurer notre vase. Mais c’est justement au travers de ces fissures que la lumière de la gloire de Christ pourra atteindre ceux qui vivent dans les ténèbres.

Nous sommes appelés à briller dans nos faiblesses humaines, par la puissance de Dieu. Nous sommes parfois accablés mais Paul nous encourage à lever nos têtes pour fixer nos regards sur la récompense finale : la résurrection et la gloire à venir.

Paul se considérait comme « l’esclave de tous ». Il se constituait esclave volontaire pour l’amour de Jésus. Même s’il était livré à la mort, c’était encore « pour l’amour de Jésus ».

« Je ne considère pas ma vie comme précieuse, pourvu que j’accomplisse avec joie ma course et le ministère que le Seigneur Jésus m’a confié : annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » Actes 20 : 24.

Quelle beauté, quelle simplicité dans ce langage, et aussi quelle vérité ! Il était vraiment imitateur de Christ.

Que son exemple et celui de nos frères et sœurs persécutés nous incitent à plus de disponibilité et à plus de consécration pour le service du Seigneur.

Amen.

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