Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort

La semaine dernière, pour ceux qui étaient là et qui se rappellent, nous avons parlé d’une pensée de Paul dans l’Epître aux Philippiens qui dit « Je puis tout par Christ qui me fortifie. » 

Nous avons vu ensemble ce que signifiait cette expression souvent utilisée à tort et à travers.

Les pensées de Paul, sa connaissance et sa compréhension spirituelles nous conduisent cette semaine vers une autre expression en 2 Corinthiens 12 que nous venons de lire « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » car la « puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse. »

2 Corinthiens 12 :1-10

1 Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. 2 Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). 3 Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) 4 fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. 5 Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. 6 Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m’en abstiens, afin que personne n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi. 7 Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. 8 Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, 9 et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. 10 C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

Paul avait une relation intense, réelle avec Dieu. Jésus l’a choisi sur la route de Damas pur être son témoin et lui montrer combien il devrait souffrir pour glorifier son nom.

Et, en effet, les souffrances de Paul n’ont pas manqué.

Mais avant de commenter la pensée de Paul, regardons et constatons dans quel monde nous vivons. Le monde, qu’il s’agisse d’hier ou d’aujourd’hui est quasi identique, seules les technologies font la différence.

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Au fil des siècles, il ne peut être constaté que l’homme ne pense qu’à se glorifier, qu’à se construire une bonne réputation, qu’à être vu et reconnu. L’homme regarde à son apparence.

Dernièrement, je lisais une définition qui décrivait l’hypocrite ainsi : ‘’l’hypocrite est celui qui se compose, sciemment ou non, un masque. Il s’occupe de son apparence et de sa réputation vis-à-vis de son propre regard et de celui des autres.’’

N’est-ce pas cette hypocrisie que Jésus dénonçait lorsqu’il s’adressait aux pharisiens ?

Tout cela ne va-t-il pas à l’encontre de l’enseignement de la Parole de Dieu ?

Lorsque Jésus était parmi les hommes, il a donné l’impression de renverser toutes les valeurs établies.

Il a même renversé tout ce qui était dans le Temple de Jérusalem qui n’était pas à la gloire de son Père, il a renversé les tables des changeurs, de ceux qui ne pensaient qu’à s’enrichir en faisant croire que cela était pour Dieu.

Ce monde qui marchait dans les ténèbres n’a pas compris et a rejeté Jésus, et Dieu par conséquent.

Non, le monde n’a pas changé et Jésus est toujours contesté car les valeurs du Royaume de Dieu, la Loi du Royaume de Dieu, ne sont pas celles de ce monde.

Paul faisait partie de ce monde qui croyait avoir tout compris, qui croyait être supérieur vis à vis des petites gens. Paul était un notable, il avait la citoyenneté romaine, il était érudit, riche, reconnu, écouté. Il avait été enseigné aux pieds de Gamaliel.

Il avait reçu des lettres de recommandations pour arrêter les chrétiens, les persécuter, voire les mettre à mort.

Que s’est-il donc passé ?

Paul a été saisi par le Seigneur Jésus-Christ, mais il n’a pas été forcé, il a accepté de le suivre.

Cela l’a-t-il enrichi davantage, sa réputation s’est-elle accrue auprès des hommes ? Les membres du Sanhedrin l’ont-ils ovationné comme l’un des leurs ?

Son choix de suivre le Seigneur a-t-il été reconnu et acclamé ? Nous savons tous que non.

Dorénavant, seule, la gloire de Jésus crucifié et ressuscité compte à ses yeux.

Tout comme son Maître avant lui, il est rejeté et persécuté. Les Juifs tentent de le mettre à mort. Il est l’homme à abattre.

Non seulement il est rejeté par sa communauté, mais voilà que de faux docteurs viennent enseigner un faux Evangile à Corinthe. Certains corinthiens se retournent contre Paul.

Or, Paul rappelle l’excellence de ses révélations. Il ne se glorifie pas pour autant car seule la gloire de Jésus est importante à ses yeux.

Dans le passage qui a été lu, Paul soulève le voile sur son infirmité. Nul ne sait à ce jour quelle était cette infirmité. Certains pensent qu’il s’agissait de ses yeux à cause de ce qui écrit dans l’Epître aux Galates qui dit « Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ. Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. » Ga4.14-15

Visiblement, ce handicap est contraignant. Paul prie par trois fois le Seigneur pour être rétabli. Cela interpelle d’autant plus que Paul dit qu’une écharde a été mise dans sa chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir.

Dieu a permis que ce soit un ange de Satan qui le soufflète afin que l’orgueil ne l’atteigne pas.

Il est vrai que la connaissance qu’il a de Dieu et la relation étroite qu’il a avec son Seigneur pourrait l’enorgueillir, lui qui a été choisi par Jésus.

Lorsqu’il parle d’un homme en Christ qui a été ravi et enlevé dans le paradis, il est aisé de comprendre que Paul parle de lui-même. Il faut imaginer l’impact psychologique que cela peut avoir sur un être humain, avec toutes les faiblesses qui sont les siennes.

Au regard de ce handicap, regarder Paul pouvait mettre mal à l’aise mais les galates n’ont eu ni mépris, ni dégoût envers Paul.

Cela fait maintenant 14 ans que Paul souffre de cette infirmité. Il a prié et n’a pas été exaucé. Toutefois, il a su pourquoi l’exaucement lui a été refusé.

Paul vit en communion avec Christ, il est en Christ et c’est cette relation spirituelle qui lui donne sagesse, discernement et renouvellement de l’intelligence.

Paul rapporte les propos que Dieu lui a tenus « ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » La grâce dont il est question est une grâce qui soulage, qui aide à surmonter les épreuves, la souffrance et la maladie. Aussi, Paul peut-il dire « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

Paul est au service de Christ et il combat les faux apôtres, les ouvriers trompeurs déguisés en apôtres 2Co11.13 qui se sont immiscés dans l’église de Corinthe et Paul dit « A mon arrivée, Je crains de trouver des querelles, de la jalousie, des animosités, des cabales, des médisances, des calomnies, de l’orgueil, des troubles. » 2Co12.20b

La semaine dernière, avec le verset « je puis tout par Christ qui me fortifie » il a été dit Paul proclame qu’il peut tout par Christ qui le fortifie au milieu des épreuves qui ne disparaissent pas pour autant.

Ici, les épreuves de Paul ne disparaissent pas, l’infirmité de Paul ne disparait pas, mais là encore, lorsque Dieu lui dit ma grâce te suffit, il est possible d’ajouter « je puis tout par Christ qui me fortifie ».

Dans son commentaire sur 2 corinthiens, Calvin écrit ‘’Dieu nous répond quand il affermit nos cœurs par son Esprit et nous soutient par sa consolation, pour que nous ne perdions pas espoir et patience.’’ (p.168)

Toujours la semaine dernière, il a été dit que Paul a appris à être content de l’état dans lequel il se trouve. Calvin souligne que la grâce de Dieu ‘’doit suffire aux fidèles, parce que ce leur est un appui ferme et invincible, afin que jamais ils ne succombent.’’

En langage plus moderne, on pourrait dire que, selon Paul, pour que la grâce du Seigneur se déploie dans sa plénitude, il faut que la force naturelle de l’homme soit brisée, que son « moi » soit crucifié, et que, dans cette infirmité, il consente à ne vivre que de cette grâce.

Paul accepte cette dispensation de Dieu, avec la promesse que le Seigneur y a attachée ; et non seulement il l’accepte, mais, puisque telle est la volonté de Dieu pour son bien, il s’en glorifie.

Les propos de Paul doivent nous interpeler, et ce, bien que 20 siècles se soient écoulés. En effet, si le cœur de l’homme n’a pas changé, la grâce de Dieu n’a pas non plus changé.

Dans certaines églises qui confessent une certaine théologie, si la guérison ne se produit pas, cela ne peut être qu’un manque de foi !

Il est vrai que si l‘on se réfère aux miracles de Jésus qui guérissait les malades et chassait les démons, aucune maladie ne peut subsister.

Mais une fois de plus, il faut regarder au contexte et au message de Jésus au cours de son pèlerinage terrestre. Il ne faut pas oublier qu’il n’a œuvré que trois ans et qu’il désirait montrer qu’Il était envoyé par le Père. Mais, il serait facile de rétorquer, mais Jésus n’a-t-il pas dit que nous ferions de plus grandes choses encore ?

Oui, il l’a dit mais n’a-t-il pas dit qu’il fallait renoncer à soi-même et le suivre, que comme il a été persécuté, nous serons persécutés car le disciple n’est pas plus grand que le Maître.

Notons notre capacité à ne retenir que ce qui fait notre affaire. C’est un peu comme dans un deuil, on ne se rappelle que des bons moments.

Mais, ici, c’est différent car si Christ est mort, il est ressuscité et le renoncement à nous-mêmes est toujours d’actualité. En effet, il nous faut revêtir Christ, et c’est ce que Paul a fait lorsque son Seigneur s’est révélé sur la route de Damas.

Certes, nous ne prendrons pas tous la route de Damas, et quand bien même, nous ne vivrons pas la même chose car Dieu, contrairement à ce que l’on peut faire avec un ordinateur, ne fait pas de « copier/coller ».

Tous nous avons un chemin à suivre pour rencontrer notre Seigneur. Mais la rencontre n’est pas tout.

Après une rencontre, on peut faire demi-tour. Jésus demande, que ceux à qui il se révèle, le suivent. Il est le chemin, la vérité et la vie.

Paul a rencontré Jésus sur le chemin de Damas, il n’a pas fait demi-tour, il a rencontré la vérité et l’a suivie Il a donné sa vie pour cette vérité, cette vie éternelle, cette grâce qui se vit en renonçant à soi-même.

Chacun à son niveau doit faire de même. Nous ne sommes pas des Paul, certes, mais nous sommes enfants de Dieu, et à ce titre, nous devons être des témoins vivants.

Il faut reconnaître que parfois, nous avons les paroles, mais pas les actes qui corroborent les paroles, et nous sommes de fait de faux témoins. Il nous faut donc être vigilants et nous laisser saisir par Christ.

Moïse se disait incapable de marcher pour Dieu. Dieu a-t-il accepté sa réponse ? Etait-elle d’ailleurs acceptable ?

Il est possible que certains ne voient que leur faiblesse pour dire qu’ils ne peuvent suivre Jésus. Mais soyons rassurés. Paul nous donne ici une bonne nouvelle lorsqu’il dit « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » car Dieu dit « ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. »

N’ayons pas honte d’être faible mais que cette faiblesse soit au service de Jésus-Christ, par notre union avec Christ, qui nous fortifie et nous fait accomplir de grandes choses.

Prions avec ferveur afin d’entendre et de comprendre les réponses dans sa Parole selon ce que Dieu veut nous dire et ce qu’Il attend de nous.

Dieu sait que nous ne sommes que poussière mais il nous a créés à son image et a fait de nous des créatures merveilleuses. Il nous a donné sa Parole et sa Parole n’est-elle pas une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier ?

Quelqu’un traverse t’il une période difficile ? Qu’il place sa confiance en Dieu, qu’il cherche sa face et s’attende à Lui.

La Parole de Dieu nous rappelle sans cesse que « la bonté de l’Éternel dure à jamais pour ceux qui le craignent, et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants. » Ps103.17 et que « L’Éternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie. »  Ps37.23

Dieu n’a-t-il pas dit à Gédéon qui se déclarait faible « va avec cette force que tu as » Jg6.14.

Aujourd’hui encore, Dieu dit à chacun de ses enfants, va avec cette force que tu as « ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » C’est alors que nous pourrons dire, comme Paul, « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » car « je puis tout par Christ qui me fortifie ».

A Dieu soit toute la gloire.

Amen.

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