
Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu
L’Epître aux Romains relate la situation de l’homme dans ce monde déchu qui s’est détourné de Dieu pour vivre sa « liberté » en totale autonomie vis-à-vis de son Créateur. L’homme se demande néanmoins pourquoi la souffrance et la mort existent dans ce monde. Mais il ne cherche pas vraiment de réponse.
S’il acceptait une réponse venant de Dieu, il saurait que la gloire de Dieu sera révélée au monde au temps fixé par le Créateur et que déjà Dieu a racheté son peuple. Mais l’homme qui se veut autonome n’a pas cette espérance et ne peut pas même la saisir, la comprendre.
Rom 8 : 28-31
28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. 29 Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. 30 Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. 31 Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Jean 14 : 21-26
21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. 22 Jude, non pas l’Iscariot, lui dit: Seigneur, d’où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde? 23 Jésus lui répondit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. 25 Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. 26 Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Il est cependant tout aussi vrai que celui qui laisse Dieu agir dans sa vie est soumis aux aléas de ce monde déchu MAIS, avec une grande différence, c’est que le chrétien a une espérance vivante que rien ne peut détruire car il vit avec l’Esprit de Dieu en lui.
De même, le chrétien sait qu’il a été racheté de la déchéance de ce monde par grâce car Christ a payé le prix de son salut.
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En effet, Paul dit au début de ce même chapitre qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ CAR la Loi de l’Esprit qui nous donne la vie nous a libérés de la loi du péché et de la mort.
Paul explique la différence fondamentale entre celui qui appartient à Christ et celui qui ne lui appartient pas.
Et bien que tous deux vivent dans le même monde déchu, leur perspective de vie est diamétralement opposée.
Et c’est ce qui va être vu avec les versets qui ont été lus qui s’adresse à des chrétiens.
Lorsque Paul écrit « Nous savons que toutes choses… », la question qui se pose est de savoir quelles sont ces choses.
Et lorsqu’il écrit qu’elles « concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », en quoi concourent-elles à notre bien, même s’il dit que ceux qui aiment Dieu sont appelés selon son dessein. » Le verset pourrait être scindé et la deuxième partie s’écrire « toutes choses concourent au bien de ceux qui sont appelés selon le dessein de Dieu. »
Paul explique alors la grâce faite aux hommes avec deux versets, de manière très condensée. Il explique la finalité de ceux qui sont prédestinés.
- D’une part, les hommes qui sont prédestinés à être semblables à l’image du Fils de Dieu qui est le premier né entre plusieurs frères ;
- D’autre part, les hommes qui sont prédestinés sont appelés, justifiés et glorifiés.
Cette prédestination fait que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.
Paul s’adresse à des chrétiens qui placent leur foi en Jésus-Christ et qui permettent à l’Esprit de Dieu d’accomplir des œuvres dans leur vie. C’est pour cela qu’il peut dire « nous savons ».
Toutefois, il faut bien comprendre que ce ne sont pas « toutes choses » qui concourent à notre bien mais que c’est Dieu qui est souverain qui fait en sorte que toutes choses concourent à notre bien, que c’est Lui qui est agissant dans la vie du chrétien, par amour.
Paul insiste sur la souveraineté de Dieu et parle de la prédestination des hommes, quels qu’ils soient.
Pourquoi souligne-t-il ce fait ?
Les chrétiens auxquels Paul écrit vivent des choses difficiles et le but de cette lettre est aussi de répondre aux tensions qui existent au sein de l’Eglise de Rome.
En effet, la communauté chrétienne est constituée de Juifs et de non-juifs.
Il faut se rappeler qu’en 49, l’Empereur Claude a expulsé les Juifs. Ils ne reviennent qu’à la mort de ce dernier en 54. Prisca et Aquilas (les compagnons de Paul) font d’ailleurs partie de ces Juifs qui sont revenus d’exil.
En 54, l’Eglise se compose essentiellement de chrétiens d’origine païenne et le retour des Juifs pose des problèmes d’intégration.
Pour Paul, Dieu veille sur ses enfants et fait en sorte que toutes choses concourent à leur bien malgré les circonstances, malgré les tensions.
Paul fait ressortir que Juifs et non-Juifs sont prédestinés, appelés, justifiés et glorifiés.
La pensée de Paul se retrouve dans d’autres écrits tels la 2ème épitre aux Thessaloniciens où il écrit « Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. » 2Th2.13 ou l’épitre aux Ephésiens « En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, » Ep1.4
Le but de l’élection est la sainteté. Ceux qui sont choisis par Dieu doivent être saints, quels qu’ils soient, quelle que soit leur origine.
Paul insiste donc sur l’universalité de l’Evangile. Qu’ils soient Juifs ou non-Juifs, le peuple de Dieu doit poursuivre le même but.
Dieu a un seul peuple qu’il a réuni en Christ. Christ ne disait-il pas « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » Jn10.16
Paul désire que chacun comprenne que c’est Dieu qui appelle selon son dessein.
Par conséquent, il n’appartient pas à l’homme de faire des différences entre ceux que Dieu a prédestinés à être semblable à l’image de son Fils.
Dans son commentaire de l’Epitre, Jean Calvin écrit « « tant que Dieu nous est propice, nous serons à l’abri de tous les dangers. Il ne veut pas dire, cependant, que rien ne nous opposera; mais il promet une victoire sur toutes sortes d’ennemis. »
Il dit de même que « l’objectif de l’apôtre était de montrer que l’âme pieuse doit s’appuyer sur le témoignage intérieur du Saint-Esprit et ne pas dépendre des choses extérieures. »
Ainsi, Paul n’a de cesse de faire comprendre que, ni ceux d’origine païenne, ni ceux d’origine juive, ne peuvent se prévaloir d’une quelconque supériorité, car tous sont enfants de Dieu et doivent s’en remettre à sa grâce et à sa seule volonté.
Tous, forment une seule famille, tous sont les brebis de la même bergerie et ont le même berger.
Paul, pose dès lors la question, si nous savons que Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Paul utilise subtilement le « nous ». il s’inclut avec ceux de l’Eglise de Rome, lui, le Juif, qui s’est tourné vers les non-Juifs et dire à tous que dorénavant, il n’y a plus qu’une seule famille, celle que Dieu s’est choisie.
Il dit, en fait, que Dieu, qui est le Père de Jésus-Christ qui nous a sauvés par grâce, est pour nous, c’est-à-dire pour chacun d’entre eux, Juif et non-Juif.
C’est un appel à l’unité, à la réconciliation, à l’écoute bienveillante.
Une seule chose est importante, considérer la souveraineté de Dieu, son appel, sa grâce, son amour, et au final, accomplir son dessein selon sa volonté, ce qui concourt au bien de tous.
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »
Ici, Paul exhorte les enfants de Dieu à regarder à Dieu et non à leurs petits problèmes terrestres.
A ce sujet, Jean Calvin écrit « la seule faveur de Dieu nous est une consolation suffisante pour toute tristesse et une défense assez forte contre tous les orages de maux, autant qu’il pourra en venir. » Il importe donc que « l’amour paternel de Dieu est le fondement de cette force invincible qui surmonte toutes les tentations ».
La vraie confiance en Dieu, l’abandon dans sa grâce immuable permet de franchir tous les obstacles.
Ces quatre versets pourraient se résumer ainsi ‘’parce que Dieu est pour nous, nous savons que toutes choses concourent à notre bien.’’
Et Dieu seul sait ce qui concourt à notre bien.
Au regard de ces versets, Paul veut dire que les différences entre les enfants de Dieu ne doivent pas se traduire par des obstacles.
Il faut aplanir les sentiers de la rencontre et de la communion afin que les enfants de Dieu soient unis, car tel est le dessein de Dieu, car tel est le témoignage que doivent laisser les hommes.
Au final, Paul fonde son exhortation sur l’œuvre de Dieu, et rien d’autre.
De fait, l’homme doit chercher la place que Dieu lui donne afin d’accomplir ce plan.
Cette méditation de ce matin nous conduit, nous aussi, à accepter les différences de tout un chacun, car, nous sommes tous enfants de Dieu et sommes appelés selon son dessein, sa volonté et non, selon nos désirs, notre volonté.
Si Dieu est avec nous, par le salut accompli en Jésus-Christ et par les arrhes de l’Esprit qu’il nous a donnés, nous ne pouvons que reconnaître que toutes choses concourent à notre bien.
Nous ne pouvons que demeurer dans l’humilité et élever des prières de louange et de reconnaissance à Dieu, sachant qu’il nous a connus d’avance et que nous sommes appelés selon son dessein.
De fait, chacun a un dessein différent car, s’il y a unité du corps de Christ, il y a aussi diversité. Et cette diversité fait partie de l’unité de ce corps.
Dès lors, si nous nous rappelons les méditations précédentes, chacun de nous doit pouvoir dire « je puis tout par Christ qui me fortifie » et par conséquent dépasser toute dissension, comme le préconise Paul à l‘Eglise de Rome. De même, nous aussi pouvons dire « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » et « la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse ».
Que nos cœurs désirent ardemment répondre à l’appel de Dieu afin d’accomplir le dessein qu’il a pour nous. Que nous nous laissions interpeller par le Saint-Esprit qui habite en nous. De par notre nature de pécheur, nous pouvons trébucher, tomber mais Dieu nous relève afin de nous permettre de courir vers le but.
Dieu est pour nous, Dieu est avec nous, Dieu accomplit sa puissance en nous, Dieu nous fortifie, Dieu donne gratuitement, Dieu justifie.
Dieu fait en sorte que toutes choses concourent à notre bien, concourent à nous construire, à nous dépouiller de nous-mêmes pour revêtir Christ.
Alors, évidemment, des souffrances terrestres peuvent advenir mais rappelons-nous que Dieu n’a pas épargné son Fils par amour pour nous.
Le salut qu’il nous a acquis a coûté la vie de son Fils, mais pas une simple vie. Il a subi l’ignominie, les accusations, l’humiliation et il n’a rien dit.
Dans notre vie du 21ème siècle où tout va vite, où tout s’achète, où tout est éphémère, nous désirons que tout rentre dans des cases déjà ajustées pour tous, et vite.
Pour Dieu, nous sommes tous différents, mais tous, nous sommes ses enfants. Il ne désire pas nous faire entrer dans une case mais entrer dans son Royaume éternel, purs, sanctifiés.
Le péché ne peut entrer dans le Royaume et si nous faisons déjà partie du Royaume en espérance, il faut revêtir la nature du Royaume chaque jour davantage, d’où ce que dit Paul, nous sommes « prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. »
C’est vers cet unique but qu’il faut tendre en s’abandonnant entre les mains de Dieu afin que toutes les choses qu’il désire par amour pour nous concourent à notre bien.
Alors, il pourrait vous être rétorqué … oui, mais le regard des autres sur nous … et vous pourriez répondre … oui, mais le regard de Dieu sur moi !
Réjouissons-nous d’appartenir à Dieu, d’être les enfants du Royaume, d’être aimés, « de contempler comme dans un miroir la gloire du Seigneur, d’être transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » 2Co3.18
Frères et sœurs, notre cœur charnel peut nous égarer bien souvent mais le dessein de Dieu pour nous, fait que nous sommes ramenés sur le chemin étroit qui conduit à lui. Bénissons-le de tout notre cœur car il ne se lasse pas, son appel est irrévocable.
Amen.