La bienveillance du Berger

Dans ce psaume, l’image du berger apparaît. Elle est très familière à David. Cette image est de même fréquente dans la Bible. Ici, elle sert à exprimer la confiance du psalmiste en son Dieu.

En Israël, comme dans le Proche Orient ancien, cette image désignait le roi, le conducteur et le protecteur de son peuple.

Dans ce psaume l’histoire de l’homme est ancrée en Dieu, le Dieu trine ou trinitaire, c’est-à-dire Père, Fils et Saint-Esprit.

Le psalmiste dit en fait, « Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit est mon Berger. »

Cette affirmation est en filigrane dans toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse.

Dieu vient à la rencontre de sa création et en prend soin. Le Créateur saint et fidèle prend soin de sa créature pécheresse et infidèle.

Cela se vérifie en Eden où Dieu le Père vient à la rencontre d’Adam et Eve, puis dans la destinée des hommes avec Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui vient à la rencontre de l’homme qu’il va sauver, puis dans la destinée de l’homme sauvé par le don du Saint-Esprit à la Pentecôte.

1 Cantique de David. L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.

2 Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.

3 Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom.

4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent.

5 Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires; Tu oins d’huile ma tête, Et ma coupe déborde.

6 Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront Tous les jours de ma vie, Et j’habiterai dans la maison de l’Éternel Jusqu’à la fin de mes jours.

11 Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. 12 Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. 13 Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis. 14 Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, 15 comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. 16 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

David connait les Ecritures qui concernent son époque. Il a la Torah, le Pentateuque. Il sait que le Dieu de l’Alliance, le Dieu de son peuple est aussi son Dieu personnel.

Les 4 premiers versets expriment la confiance de David qui utilise le « je » mais ensuite, David s’adresse personnellement à Dieu pour lui signifier qu’il sait que son Dieu est présent « quand je marche … tu es avec moi.» (v.4). Cette reconnaissance et cette confiance que David proclame le fait se tourner vers Dieu et pourrait être dit ainsi : ‘‘ Ce que je proclame, je te le dis car tu prends soin de moi et je le reconnais bien. Je place ma confiance en toi’’. David sait parfaitement qu’il vit sous le regard de Dieu et que Dieu prend, personnellement, soin de lui.

Dieu attend de ses enfants qu’ils lui disent qu’ils ont confiance en lui. David connait les promesses de la Bible et sait que cela concerne chaque enfant de Dieu. David a été berger avant d’être roi. Il a été le berger des brebis puis est devenu le berger du peuple de Dieu, sous la houlette de Dieu.

Aussi, il peut dire « l’Eternel est mon berger. » (v.1). Mais ce n’est pas tout, David dit que Dieu est aussi son conducteur et son protecteur.

David emploie des verbes spécifiques dont il connaît le sens profond. Il sait ce qu’un berger fait pour ses brebis.

DIEU agit pour le bien-être de son enfant.

– Comme berger, Dieu lui donne du repos, de la nourriture et l’abreuve.  

– Comme conducteur, Dieu le mène près des eaux paisibles.

– Comme protecteur, Dieu le restaure.

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Ce petit psaume de 6 versets montre combien David fait confiance à Dieu. Tout est grandeur de Dieu, tout est confiance, tout est abandon entre les mains de celui qui peut tout. Ici, une parole de Jésus peut résonner dans notre cœur « Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. » (Mt 18v3-5)

Dans ce psaume, David apparaît comme un petit enfant qui regarde son père émerveillé par sa grandeur et sa bonté. Il est rassuré, il n’a aucune crainte dans son cœur, il se sait aimé, choyé.

David montre combien Dieu est grand et prend en considération son enfant dans son entièreté.

Le psalmiste peut affirmer « je ne manquerai de rien. » (v.1) 

Mais pourquoi DIEU fait-il tout cela ? L’enfant de DIEU est-il si bon qu’il mérite une telle bénédiction, qu’elle soit spirituelle ou matérielle ?

Non ! DIEU fait cela « à cause de son nom » (v.3) pour l’honneur de son nom. DIEU ne peut permettre que sa réputation soit entachée. N’est-ce pas déjà ce que Moïse disait à DIEU lorsqu’il voulait détruire ce peuple rebelle qui s’était fait un veau d’or à peine sorti d’Egypte ? (Ex. 32)

DIEU est amour. Cet amour se manifeste par sa fidélité, sa justice et son pardon.

A la lecture de ce psaume, il peut être dit que Dieu exerce sa Providence envers sa création. Mais il l’exerce de manière plus forte envers l’homme qui est sa création dernière, celle du 6ème jour, celle faite à son image comme le précise le livre de la Genèse dès le chapitre 1 « Faisons les hommes pour qu’ils soient notre image. » (v.26).

Ce psaume énumère tout ce que DIEU donne, toutes les bénédictions qui sont en lui à cause de son nom. C’est le choix délibéré de DIEU qui est annoncé, mis en exergue, en relief, dans ce psaume.

Pourtant, avec la chute, avec le péché originel, l’homme n’a plus la possibilité de jouir de la vie éternelle.

La crainte de la mort a toujours été la crainte de l’être humain devant l’incertitude, la méconnaissance de la fin, de l’après … ou pas …

Ici, David dit qu’il ne craint rien car la présence de DIEU le rassure.

Ici, il est possible de voir les épreuves qui pourraient mener au désespoir. Mais le psalmiste dit qu’en DIEU le désespoir ne peut pas l’assujettir mais la présence de DIEU qui ôte toute crainte.

 L’Apôtre Paul dans la 2ème épitre aux corinthiens ne dit pas autre chose bien qu’il utilise un propos plus fort : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus. » (2 Co. 4v8-9).

Malgré l’épreuve, malgré l’angoisse, malgré l’abandon, le désespoir ne peut vaincre l’enfant de Dieu, l’homme qui se confie en Dieu.

Ici, c’est une confession de foi que le psalmiste adresse à DIEU.

David va jusqu’à dire que sa coupe déborde. Les bénédictions de Dieu sont telles qu’aucune coupe ne peut les contenir. Dieu donne au-delà des espérances de l’homme.

David termine ce court psaume, mais qui est d’une plénitude immense, en disant que le bonheur et la grâce l’accompagneront. Il parle au futur. Sa coupe déborde au présent, et débordera dans le futur. Dieu n’a de cesse de combler son enfant de sa grâce, de sa mansuétude, de ses dons. David conclue qu’il habitera dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de ses jours.

Ce psaume de 6 versets montre la bonté de Dieu à l’égard de son enfant. Il est à double niveau de compréhension. Il montre un Dieu compatissant spirituellement et matériellement. Or, bien souvent l’enfant de Dieu demande des choses selon sa compréhension, voire sa volonté, au lieu de s’en remettre à Dieu qui veut lui donner selon son amour et sa volonté. Et, ce que Dieu veut donner, va bien au-delà de la compréhension humaine.

Lorsque le psalmiste affirme qu’il habitera dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de ses jours, cela signifie pour l’éternité. La présence de Dieu dans sa vie se poursuit jusque dans l’éternité.

Ce psaume montre, non pas les attentes d’un enfant de Dieu, mais l’assurance d’un enfant de Dieu qui a tout en Dieu, qui s’adresse à son Dieu.

Ici, c’est une foi authentique qui apparait, foi, dénuée de tout orgueil.

David sait que ce n’est pas par ses compétences, par son savoir, à cause de sa royauté qu’il est aimé de Dieu mais parce que Dieu a décidé, a fait le choix de l’aimer. Qui peut aller contre le choix de Dieu ? Qui peut s’opposer au choix de Dieu ?

Cela fait près de 3.000 ans que David a rejoint ses ancêtres mais sa foi est toujours un exemple pour chacun d’entre nous. De plus, mille ans après lui est venu celui dont il est parlé dans toutes les Ecritures : le Messie ! Christ est venu tabernacler sur la terre, c’est-à-dire vivre au milieu des hommes, comme un homme, sous le nom de Jésus.

Alors que du temps de David, le problème du péché n’était pas réglé, nous qui vivons aujourd’hui savons que Jésus le Christ a payé le prix du rachat. Nous sommes sauvés par grâce et non, comme il a été dit précédemment, parce que la créature de Dieu a mérité une telle bénédiction.

Jésus le Christ est venu humblement sur la terre. Il n’a pas cherché une place de choix, une place sociale reconnue, vantée. Il s’est même opposé à ce type de comportement, à ce type de recherche égoïste.

Jésus avait toute la plénitude de l’Esprit en lui. Il était en communion avec son Père, en dialogue constant. Il était dans l’obéissance, soumis à la volonté de son Père. Comme le psalmiste, Jésus nous appelle à sanctifier le nom de son Père « que ton nom soit sanctifié », il nous appelle à accepter la volonté de son Père « que ta volonté soit faite ».

Il nous dit de demander ce dont nous avons besoin. « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Il dit aussi de pardonner comme Dieu pardonne.

Jésus nous signifie que nous avons tout en son Père, que nous sommes aimés, choyés, élus, choisis.

Nous avons bien compris que Jésus est le bon berger, que l’Eternel est notre berger, que le Dieu trine est notre berger. Nous savons que rien ne va nous manquer, que Dieu veille personnellement sur chacun d’entre nous, que Dieu nous demande d’être en dialogue permanent avec lui. Nous savons qu’il nous dirige vers des eaux paisibles, qu’il nous restaure, qu’il nous rassure, que notre coupe déborde et que nous sommes appelés à vivre dans sa maison pour l’éternité.

Comme tout cela est magnifique !!! Et pourtant, est-ce bien cela que nous vivons à chaque jour dans nos vies ? Sommes-nous des disciples que le monde veut imiter ? Voit-on en nous l’amour qui est le lien par excellence des chrétiens ? Nous aimons-nous vraiment ? Nous connaissons-nous vraiment ?

Qu’est-ce qui ne va pas chez nous ? Je veux dire, en général, pour les chrétiens de tous horizons.

Ici se pose la question de l’authenticité de la foi. Et comme il a été précédemment dit, la foi authentique est dénuée d’orgueil. La foi en Dieu fait que les chrétiens sont des serviteurs, des « écouteurs », des gens qui ont du discernement, qui sont humbles et qui ne se soucient pas du regard de l’autre à partir du moment où ils demeurent dans la volonté de Dieu.

Pouvons-nous dire avec David tous les termes de ce psaume. Sommes-nous de ceux qui affirment les mêmes choses que David. Sommes-nous de ceux qui donnent gloire à Dieu et sont dans l’attente réelle de sa bonté ?

Tout comme Dieu qui a fait alliance avec son peuple, a invité David à sa table et ainsi met en déroute ses adversaires, nous, chrétiens, sommes invités au banquet final des noces de l’Agneau et dans cette attente nous sommes invités au repas de Sainte-Cène car nous sommes scellés par le sang de l’Agneau immolé, scellé du sceau du Saint-Esprit.

Ce repas exprime la joie, l’amour, la grâce, le partage, l’unité, l’union et aussi la reconnaissance de tous les chrétiens. Nous faisons cela en mémoire de notre Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne.

En Christ sont toutes les bénédictions, en Christ est l’amour parfait, en Christ est l’humilité, en Christ est la Vérité, en Christ est la Vie. Tout chrétien se doit de marcher à la suite du Christ.

Dès lors, ne peut-on dire que la foi authentique, ou l’authenticité de la foi, responsabilise le chrétien ? Le chrétien, ancré dans les Ecritures, le chrétien, soumis à la volonté de Dieu, le chrétien, en dialogue avec Dieu, ne peut être que transformé à l’image de Dieu et porter du fruit. Toute autre considération n’est que gesticulation et perte de temps.

Paul ne dit pas autre chose dans la 2ème épitre aux corinthiens, je cite, « Car jusqu’à ce jour le voile demeure quand, ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs cœurs; mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c’est l’Esprit; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Co. 3v14-18).

Christ a ôté le voile de nos cœurs afin que nous puissions le contempler, lui dire notre reconnaissance.

L’Esprit-Saint nous appelle à la liberté. C’est dans la liberté qu’il nous conduit et c’est à la transformation de notre être, en la même image, qu’il nous appelle.

Rappelons-nous Genèse 1, Dieu a voulu nous créer à son image. La chute, le péché, a contrarié ce plan divin. Christ est venu et s’est donné pour ôter le péché du monde afin que nous soyons transformés à son image et que nous soyons de nouveau dans son plan divin.

Le projet initial de Dieu est pour nous, la Parole l’atteste. Vivons donc dans la liberté du Fils de Dieu afin de vivre la foi authentique à laquelle il nous appelle. Il est écrit dans le chapitre 1 de l’Epître aux hébreux, « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. » (Hébreux 12v1-2).

Comme David, faisons confiance à Dieu et disons-lui, comme le ferait un petit enfant : Dieu, c’est en toi que j’espère car tu es mon Berger et je sais que je ne manquerai de rien tout au long de ma vie. Fais-moi prendre conscience de ta bonté et que mon cœur élève vers toi des louanges de reconnaissance et d’amour. Mon Père, toi qui m’aime au point d’avoir donné ton Fils pour moi, apprends-moi à accomplir ta volonté, brise ma résistance et qu’une foi authentique, dépouillée de tout orgueil porte du fruit pour la gloire de ton saint nom. Que la vie éternelle offerte, par et en ton Fils, témoigne de ma soumission à ton amour parfait qui bannit toute crainte. 

A Dieu seul soit la gloire. Amen.

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