L’ange Gabriel s’adresse à Marie et lui dit « Je te salue toi à qui une grâce a été faite, le Seigneur est avec toi ». Lc1.28 Il n’est pas rare dans l’AT qu’un ange s’adresse à un humain.

En effet, dans l’AT, l’expression « le Seigneur est avec toi » annonce qu’une faveur, qu’une mission particulière est donnée à quelqu’un de précis. Cette expression a été dite à Isaac, Jacob, Moïse, Josué, Gédéon ou Jérémie. Le choix de Dieu est irrévocable et nul ne peut se soustraire à l’appel de Dieu.

Si Moïse et Gédéon ont tenté de refuser, sans toutefois y parvenir, Marie, elle, ne cherche pas à se détourner de la mission que Dieu lui confie.

Elle a bien conscience que sa vie va être transformée car elle est fiancée mais non mariée, que le regard porté sur elle par sa famille, sa ville et le peuple sera le jugement et le rejet. Qu’importe, l’appel du Seigneur est au-dessus de tout et Marie répond avec assurance et humilité « je suis la servante du Seigneur qu’il me soit fait selon ta Parole ». Pour l’amour de Dieu, Marie accepte d’être mise au ban de la société.

Marie met au monde le « Fils de Dieu », Jésus. Jésus fait irruption dans notre humanité.

Et là encore, un ange du Seigneur apparait pour s’adresser à des bergers, des hommes humbles parmi les humbles.

L’enfant de la crèche disparait bien vite.

Nous aussi qui fêtons son « anniversaire » savons ce que l’enfant de la crèche est devenu.

L’intervention des anges montre que Dieu tient toute chose dans sa main, qu’il est souverain.

Il faut bien avouer que le plan de Dieu nous dépasse ! En effet, Dieu vient au milieu de son peuple dans le corps d’un nouveau-né, d’un être fragile qui a besoin de l’humain pour subsister, fuir en Égypte, grandir, travailler de ses mains comme charpentier.

Dieu ne le fait même pas naître dans un palais, dans la richesse, au sein d’une famille aisée, loin s’en faut. Il vient dans une étable avec, pour toute compagnie un bœuf et un âne.

Il faut avouer que Dieu a le don de nous interpeller.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les richesses de ce monde ne sont rien en comparaison des richesses de Dieu. Tout lui appartient, ce que nous croyons posséder lui appartient.

Mais nous sommes tellement attachés aux choses de ce monde que nous avons du mal à considérer, que Dieu le Fils, est né dans la plus extrême pauvreté et que ses parents ont du fuir afin qu’Hérode ne tue pas Jésus. Cela n’a aucunement empêché le massacre des innocents perpétré par Hérode qui n’avait pas un cœur tourné vers Dieu mais vers lui-même. Il se faisait une haute idée de lui-même et ne pouvait donc pas comprendre le dessein de Dieu. Ce Jésus allait lui voler sa royauté alors que toute royauté est validée par Dieu, même les tyrans.

Cela nous montre aussi une chose très importante. Pour être dans le plan de Dieu, il faut écouter Dieu. C’est ce qu’a fait Joseph lorsqu’il a fui en Égypte et qu’il en est revenu. C’est encore un ange du Seigneur qui le prévient de fuir, puis de revenir.

Ce petit enfant a été pris en charge par des parents qui étaient à l’écoute de Dieu, qui accomplissaient sa volonté, qui savaient obéir.

Lorsque l’homme écoute la volonté de Dieu, il ne tergiverse pas, il ne propose pas à Dieu d’agir autrement.

Nul n’a entendu dire que Joseph avait dit à Dieu que le périple jusqu’en Égypte était trop difficile,

Nul n’a entendu dire que Joseph avait dit à Dieu qu’il serait bien qu’il trouve une autre solution moins pénible car Marie, Jésus qui avait près de deux ans, et Joseph, ont du faire un long chemin jusqu’en Égypte.

Ici, le surnaturel engendre l’obéissance, ou pour le dire autrement, l’obéissance fait écho, répond, au surnaturel.

Marie et Joseph sont deux êtres d’exception. Ils ne revendiquent rien. Ils sont convaincus d’être des instruments de la grâce ineffable de Dieu.

Que dire, sinon que Jésus a grandi en stature et en grâce sous le regard de son Père céleste, qu’il a dit que son Père est notre Père et que « celui qui l’a vu, lui Jésus, a vu le Père ». 

Au chapitre 2, Luc raconte la naissance de Jésus, la présentation au Temple le 8ème jour et il passe directement à Jésus âgé de 12 ans et dit de lui, par deux fois, « Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » Lc2.40

 « Et Jésus croissait en sagesse en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes. » Lc2.52

Jésus a déjà la compréhension de qui il est.

Marie le comprend, elle sait qui il est et qu’il peut tout. Marie met sa confiance en Jésus. La servante est au service de son Seigneur.

Si Marie et Joseph ont pris Jésus en charge quant à son enfance, Marie sait désormais quelle est sa place. Tout comme Jean-Baptiste, elle aurait pu dire « il faut qu’il croisse et que je diminue. » Et c’est ce qu’elle fait. Si elle a pu dire à l’ange Gabriel qu’elle était la servante du Seigneur, maintenant, elle se comporte comme la servante du Messie.

Luc désire insister sur la sagesse et la grâce de Dieu qui accompagnent Jésus à tout instant.

Jésus est LE modèle d’humilité par excellence, d’écoute et d’obéissance à Dieu. Il est en relation constante avec son Père.

Aujourd’hui nous disons des chrétiens qu’i doivent avoir une relation personnelle avec Dieu.

Le récit de la naissance de Jésus et le peu que nous connaissons de son enfance doivent nous interpeller. Année après année, nous lisons ces textes mais nous les survolons comme si nous les connaissions parfaitement.

Mais en méditant la Parole de Dieu, en priant, en venant dans la présence de Dieu, nous comprenons que ces textes ont quelque chose de précis à nous dire.

Il est probable que Marie et Joseph n’aient pas compris le plan exact de Dieu. Oui, le Messie est venu pour sauver son peuple, mais qu’ont-ils vraiment compris, quelles sont les choses qui leur ont été révélées, nous n’en savons rien.

Par contre, aujourd’hui, nous avons la Parole dans son entièreté, l’AT et le NT.

Aujourd’hui, nous savons que tout est accompli.

Cet enfant de la lignée de David est venu au milieu de son peuple.

Jean écrit « Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » Jn1.9-14

Nous savons que Jésus est venu pour nous sauver, qu’il est la véritable lumière qui nous éclaire. Et si nous l’avons vraiment reçue c’est-à-dire dans nos cœurs, nous sommes par conséquent enfant de Dieu.

La vie en Dieu, ce n’est pas d’être religieux, ce n’est pas accomplir des rites dans une église, non, Jésus est venu pour nous délivrer du péché, pour nous réconcilier avec son Père et nous donner les arrhes de l’Esprit-Saint.

Comme Marie et Joseph, sachons reconnaitre la Parole de Dieu, apprenons à la mettre en pratique. Nos nouveaux cœurs donnent des pensées nouvelles, des paroles nouvelles et des actes nouveaux. Ceux qui nous entourent doivent donc voir la différence. Nous sommes les ambassadeurs du Christ.

Comprenons et acceptons la place que Dieu nous donne et croissons, comme Jésus, en stature et en grâce, car nous sommes appelés à être ses imitateurs.

Jésus nous a dit « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père » Jn14.12

L’imiter, c’est faire les choses qu’il a faites. Pour cela, nos vies doivent être consacrées à Jésus.

Nous avons vu comment Dieu le Père s’est occupé de son Fils, nouveau-né. Nous avons vu comment Marie et Joseph ont été à l’écoute de Dieu. Nous avons vu l’obéissance qui a été la leur. Nous avons vu comment ils ont accepté de mettre en œuvre les paroles que l’ange leur disait sans poser de question. Dieu est souverain et cela leur a suffit.

Et nous, disons-nous que Dieu est souverain et que cela suffit ? Est-ce que nous n’attendons pas, parfois, que Dieu fasse notre volonté ? Nous sommes tellement persuadés de savoir ce qui est bon pour nous. Mais c’est notre orgueil qui nous conduit à croire cela.

Jésus nous appelle à être humbles, obéissants, à l’écoute du cœur de Dieu et non du nôtre.

Aujourd’hui, en écoutant cette fabuleuse histoire de la naissance de Jésus, de son enfance, de son ministère qui l’a conduit jusqu’à la Croix, pouvons-nous lui dire, Seigneur, que vas-tu faire pour nous ? Il a déjà tout fait, il a tout accompli, il nous faut juste entrer dans son plan pour vivre une relation étroite, d’amour, de grâce et de vérité avec Jésus.

Soyons remplis de la grâce de Dieu et de sa sagesse. Marchons dans la vérité. Commençons par l’étable de Bethlehem pour aller jusqu’à la Croix de Golgotha pour finir au tombeau vide du Christ Ressuscité qui est monté à la droite du Père et nous a préparé une place dans la maison de son Père.

Réjouissons-nous devant l’étable, devant la croix et recevons cette vie toujours renouvelée par Jésus, le Christ. Laissons le Christ nous appeler à sa suite, nous sanctifier, nous relever, nous renouveler, nous donner la vie nouvelle par le Saint-Esprit.

Jésus n’est pas venu pour mettre en place une nouvelle religion, il est venu pour nous donner la vie nouvelle qui est en Lui selon le plan que son Père a voulu par amour pour nous.

Laissons l’amour de Dieu le Père, de Dieu le Fils et de Dieu le Saint-Esprit faire de nous ces créatures nouvelles qui ne désirent que la gloire de Dieu car il nous faut considérer que Jésus a tout accompli ‘’de la naissance à la mort ; de la mort à la Résurrection ; de la Résurrection à l’Ascension ; de l’Ascension à son Avènement et au jugement ; du jugement à la restauration de toute chose’’ alors, nous resterons éveillés pour aimer et servir, non pas le « petit Jésus », mais notre grand et puissant Sauveur et Seigneur.

N’ayons pas simplement la vision de Jésus dans la crèche, sinon notre vision sera des plus étroite, tout comme notre foi, notre communauté serait faible et infantilisée, irresponsable et sans véritable croissance.

Mais ayons la vision de Jésus Sauveur et Seigneur, qui fait grandir notre foi, notre vie spirituelle. Dès lors, notre communauté s’édifie, se fortifie, devient adulte, responsable, elle apprend à se soumettre au Seigneur et à accomplir sa volonté.

Chaque jour, ajustons notre vision de Jésus, laissons Jésus œuvrer en nous et faire grandir notre foi.

Laissons Jésus nous dire « une grâce t’a été faite, le Seigneur est avec toi » et soumettons-nous à cet amour divin qui peut tout.

A Dieu seul soit toute la gloire.

Amen.